Cette annonce a été faite en réunion de contrat de pôle par la directrice du GH sans aucune concertation préalable avec notre équipe. Il s’agirait de nous relocaliser dans la consultation de la maternité, deux boxes de consultation et un box pour les IVG sous anesthésie locale.
Rien pour les entretiens infirmiers, l’accueil, le secrétariat ; rien pour assurer un minimum de confidentialité, rien pour l’activité spécifique de planification familiale (accueil des jeunes, prévention de violence sexuelles…)
Nous sommes situés depuis 2000 dans le bâtiment Pierre Testas qui est dédié aux activités de chirurgie ambulatoire et aux consultations utilisatrices de la dite chirurgie.
Le centre d’orthogénie regroupe dans un même lieu : consultations médicales, psychologue, assistante sociale, consultations infirmières, prélèvements, 4 lits pour les IVG médicamenteuses ou sous anesthésie locales et une salle d’intervention. Dans ces locaux dédiés et fonctionnels, avec du personnel volontaires, formé et dédié, nous réalisons 800 à 900 IVG par an, des consultations de contraception, et une importante activité de planification et de prévention. Nous avons des projets de partenariat avec la maternité pour augmenter l’activité pour répondre au bassin de population.
L’atout essentiel de notre unité réside dans une prise en charge globale dans un même lieu pour les différentes méthodes : concrètement, tout est sur place : accueil, consultation avec le médecin, la psychologue, l’assistante sociale, l’anesthésiste, les blocs, l’hospitalisation etc .
Les locaux dédiés permettent une cohérence de travail en équipe pluridisciplinaire, ce qui permet à l’équipe de réaliser une prise en charge optimale des patientes.
L’engagement des personnels, tous volontaires et investis pour travailler dans cette spécialité, ne pourra pas s’exprimer aussi clairement dans un "open space". C’est l’avenir même du centre d’orthogénie qui est en jeu.
Pour nous, la seule proposition acceptable est une unité de lieux avec des locaux corrects pour accueillir les femmes dans de bonnes conditions et nous permettant de remplir toutes nos missions.
Remarque : une précision, en termes de Tarification a l’activité l’IVG ne rapporte rien : 384 € par rapport à un GHM Fausse couche (qui est le même geste) qui rapporte 1200 € ...
petit tour d’horizon sur l’état des lieux de l’IVG :
Hors APHP proche de Bicêtre :
Montreuil : 1400 IVG en 2010, réduction de 50% de l’activité depuis la nomination du nouveau chef de service !!!
Les Lilas si la fermeture se confirme ce sera moins 1200 IVG ;
A l’APHP : on constate un recul continu de l’offre de soins IVG
Depuis 2005 le nombre d’IVG réalisées dans les services de l’Assistance Publique est en diminution constante : 13463 en 2005, 11889 en 2010 soit moins 11,7% en 5 ans
Cette diminution porte principalement sur les IVG chirurgicales et n’est donc pas le fait de l’apparition de l’IVG en ville. Elle correspond aux fermetures et restructurations qui ont déjà eu lieu :
- Fermeture de Tenon = moins 520 (réouverture symbolique en 2011)
- Fusion Cochin + Saint vincent de paul + Broussais = moins 500
La somme des 3 unités en 2005 = 2706
En 2010, le service résultant de la fusion = 2224
- Fermeture de Jean Rostand (Ivry) = moins 150
Ce qui est encore prévu :
- Déménagement de l’unité de saint vincent de paul dans le nouveau batiment de port Royal avec éclatement de l’activité consultation d’un coté, anesthésie locale sans lits dédiés à un autre étage, pas d’accès indépendant et obligationpour les femmes en demande d’IVG de traverser la salle d’attente de la PMI nourrisson pour acceder au centre d’orthogénie
- Déménagement de l’unité de Saint Louis dans de nouveaux locaux, avec diminution de la capacité d’accueil
- Fermeture de Saint Antoine : annonce du report de l’activité sur Trousseau mais aucun poste n’a été crée, pas de locaux dédiés
- Fusion de l’unité d’Avicenne et de celle de Bondy, aucune assurance la la pérennité d’une offre de soin IVG à Avicenne
- La construction de l’unité annoncée à la Pitié (prévue 2012/2013) censée absorber les demandes n’est pas commencée
Très nettement, l’AP organise la diminution de son offre de soins d’IVG par des destructurations d’unités existantes, des fusions qui sont toujours suivies d’une diminution du nombre de femmes prises en charge, des fermetures.
Et maintenant, la cerise sur le gâteau est l’annonce par les assurances de l’augmentation des primes pour les médecins qui pratiquent des IVG en ville. Ils vont donc se désinvestir de cette activité.
Où vont aller les femmes ?