Cas n°1 : EPICONDYLITE D chez un boucher prouvée par échographie le 06/09/2010 : toujours aucun courrier de la CPAM malgré les prolongations régulièrement transmises, pas d’Indemnités Journalières (IJ)
Cas n° 2 : RECHUTE le 21/09/2010 d’une épicondylite chez un maçon au chômage déclarée avec échographie à l’appui : toujours aucune nouvelle de la CPAM, pas d’IJ.
Cas n°3 : 29ans, Marié 3 enfants, femme qui ne travaille pas ; Plâtrier chez un employeur qui lui donne toujours les mêmes tâches.
3/05/2010 : TENDINOPATHIE de la portion longue portion du biceps à G et signes discrets au niveau du sus-épineux à D : 15 jours d’arrêt non indemnisés ; reprise du travail pour raisons sociales (absence d’IJ) ; vu par le médecin conseil le 03/09/2010 qui ne s’est pas prononcé, entrainant un refus administratif de la CPAM au bout de six mois ; aucun recours possible notifié par la commission de recours amiable en date du 22/12/2010 ;
Rechute épaule D déclarée le 15/12/2010 : en attente, pas d’IJ
Cas n°4 : 35ans marié, 4 enfants, maçon dans une entreprise qui fabrique piscines et terrasses
18/12/2009 : lombalgie aigüe suite à la recherche d’une fuite de piscine (creuse à la main sur une profondeur de 1.60m) HERNIE DISCALE L5-S1 au scanner ; consolidation avec possibilité de rechute le 18/04/2010 mais séquelles refusées.
18/11/2010 : en cassant la chape pour refaire un carrelage au marteau piqueur, sciatalgie aigüe : adressé aux urgences où il reste une nuit ; 7 jours après au scanner : HERNIE DISCALE transligamentaire L5-S1 : transmission du résultat du scanner en date du 26/11/2010 avec prolongation de l’arrêt maladie
Lettre de la caisse ubuesque : déclarent avoir reçu en date du 13/09 (alors qu’il travaillait) un certificat daté du 26/11 mentionnant une nouvelle lésion ; « un avis médical est nécessaire pour que je puisse me prononcer sur le rattachement de cette nouvelle lésion à l’accident du 18/12/2009 »
Et en date du 26/11/2010, interruption du versement des IJ... Nous n’aurions pas dû déclarer une rechute mais un nouvel accident... A ce jour, toujours rien.
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L’accident du travail nécessite un événement traumatisant et une bonne transmission des papiers de déclaration par l’employeur : deux conditions pas toujours faciles à établir...
L’ouvrier qui se blesse sans témoins, l’employeur qui fait trainer sa déclaration...
La maladie professionnelle dépend des services concernés : l’administratif qui va demander le remplissage par l’employeur des dernières fiches de paye, avant de transférer pour demander l’accord au médecin conseil, pour enfin retourner au service administratif des maladies professionnelles qui validera le tout : trois mois pour se prononcer pendant lesquels l’ouvrier peut attendre ses indemnités qui peuvent être prolongés de trois autres trois mois, au terme desquels la CPAM prononcera un « refus administratif » en attendant que le médecin conseil veuille bien se décider, ou que les pièces manquantes (ou perdues...) lui parviennent ... Évidemment dans les textes, le patient peut réclamer ses indemnités en maladie, mais dans mes quatre cas, ils attendent toujours...
Les courriers de la caisse demandent un grand professionnalisme pour être compris : savoir repérer la référence, la maladie concernée, le vrai sens de la demande ou de l’information... Pas donné même pour quelqu’un qui maîtrise parfaitement la langue française !
Je ne raconte pas ici ceux dont la maladie professionnelle a été reconnue, mais qui doivent encore courir pour réclamer le versement de leurs IJ...
Trop d’honnêteté nuit à mes patients : je me pose très sérieusement la question de renoncer à déclarer des maladies professionnelles... Où alors, déclarer une maladie et une maladie professionnelle en même temps...