Vous avez dit : changement ?

Pour pouvoir continuer de « vivre ensemble », il faut agir pour le changement.

Il est donc normal, en ce printemps du changement, que les acteurs de la santé réclament leur part de changement. D’autant plus que celui ci est rendu plus que nécessaire puisque, au moins sur cette question tout le monde est d’accord, le système de santé va dans le mur. Les experts de toutes ces « choses » le savent puisque leurs courbes, qui mesurent l’évolution des dépenses, s’écartent de plus en plus de celles des recettes et, oh frayeur !! la confrontation avec la courbe du vieillissement de la population fait tout exploser. Nos experts réclament du changement. Les acteurs du quotidien de la santé n’ont pas besoin de courbes pour montrer qu’il est de plus en plus difficile de soigner les personnes, surtout celles qui sont pauvres et malades !!

Alors, que faire ? : eh bien tout, tout est à refaire ! Car on ne peut plus changer le système à la marge. Cela fait trop longtemps que les véritables acteurs du changement, pour le bien de tous, s’épuisent à modifier les comportements et les structures à la périphérie du système. Certes, d’autres s’emploient à le faire au centre du système mais, eux, ils le font au profit d’intérêts particuliers : l’industrie pharmaceutique, les tenants de la médecine lucrative, les assurances privées ou solidaires qui veulent s’approprier l’acte de soigner, croyant ainsi le maîtriser, le normaliser, pour en augmenter la productivité et la rentabilité !!! Mais tous ces margoulins de la santé sont davantage les fossoyeurs de la santé publique, que les sauveurs du système de santé.

Alors, quels changements ? Ils sont nombreux, mais l’un d’entre eux m’intéresse plus que d’autres, puisque cela fait 40 ans que nous essayons, chaque jour, de le faire vivre. C’est ce que l’on peut appeler la médecine de parcours ou, mieux, le parcours de santé du citoyen. Complexe à décrire, mais facile à comprendre. La mission du soignant ne se réduit plus à soigner un organe malade, mais à accompagner une personne, pour l’aider à rester en bonne santé ( de son point de vue à elle ). Cela change tout, car : c’est plus économique, plus constructif pour la personne, plus citoyen, plus subversif envers toutes les pathogénies construites ou naturelles, plus joyeux, plus solidaire, plus collectif, bref, c’est plus mieux !!

Alors, mesdames, messieurs du gouvernement, osez, osez assumer ce pourquoi vous êtes là.


samedi 26 mai 2012, par Didier Ménard

Lire aussi

Les chroniques de Jeanine l’orthophoniste

27 août 2024
par Isabelle Canil
Isabelle Canil nous raconte la vie de Jeanine, une orthophoniste tour à tour amusée, fatiguée, émouvante, énervée et toujours pleine d’humour, une orthophoniste humaine, vivante et donc complexe, …

Covid : et si on parlait santé ?

5 décembre 2020
par Marie Kayser
Marie Kayser Médecin généraliste Le 2 décembre 2020 Soigner n’est pas contraindre Prendre soin de soi et des autres, oui mais encore faut-il en avoir les moyens et ne pas être …

Suivi de la crise liée au Covid19

24 juin 2020
par Jessica Guibert
Jessica Guibert, médecin généraliste au village 2 santé à Echirolles, accepte de partager avec nous le résultat de ses recherches quotidiennes d’informations médicales et scientifiques sérieuses et …

En 2020, un audacieux et honnête Homme

29 décembre 2019
par Éric Bogaert
Éric Bogaert Psychiatre de secteur retraité J’ai lu dans Libération, le 27 décembre 2019, une chronique épatante, signée par Aurélien Barrau (professeur à l’université Grenoble-Alpes, …