Pour pouvoir continuer de « vivre ensemble », il faut agir pour le changement.
Il est donc normal, en ce printemps du changement, que les acteurs de la santé réclament leur part de changement. D’autant plus que celui ci est rendu plus que nécessaire puisque, au moins sur cette question tout le monde est d’accord, le système de santé va dans le mur. Les experts de toutes ces « choses » le savent puisque leurs courbes, qui mesurent l’évolution des dépenses, s’écartent de plus en plus de celles des recettes et, oh frayeur !! la confrontation avec la courbe du vieillissement de la population fait tout exploser. Nos experts réclament du changement. Les acteurs du quotidien de la santé n’ont pas besoin de courbes pour montrer qu’il est de plus en plus difficile de soigner les personnes, surtout celles qui sont pauvres et malades !!
Alors, que faire ? : eh bien tout, tout est à refaire ! Car on ne peut plus changer le système à la marge. Cela fait trop longtemps que les véritables acteurs du changement, pour le bien de tous, s’épuisent à modifier les comportements et les structures à la périphérie du système. Certes, d’autres s’emploient à le faire au centre du système mais, eux, ils le font au profit d’intérêts particuliers : l’industrie pharmaceutique, les tenants de la médecine lucrative, les assurances privées ou solidaires qui veulent s’approprier l’acte de soigner, croyant ainsi le maîtriser, le normaliser, pour en augmenter la productivité et la rentabilité !!! Mais tous ces margoulins de la santé sont davantage les fossoyeurs de la santé publique, que les sauveurs du système de santé.
Alors, quels changements ? Ils sont nombreux, mais l’un d’entre eux m’intéresse plus que d’autres, puisque cela fait 40 ans que nous essayons, chaque jour, de le faire vivre. C’est ce que l’on peut appeler la médecine de parcours ou, mieux, le parcours de santé du citoyen. Complexe à décrire, mais facile à comprendre. La mission du soignant ne se réduit plus à soigner un organe malade, mais à accompagner une personne, pour l’aider à rester en bonne santé ( de son point de vue à elle ). Cela change tout, car : c’est plus économique, plus constructif pour la personne, plus citoyen, plus subversif envers toutes les pathogénies construites ou naturelles, plus joyeux, plus solidaire, plus collectif, bref, c’est plus mieux !!
Alors, mesdames, messieurs du gouvernement, osez, osez assumer ce pourquoi vous êtes là.