Médecins généralistes, nous sommes confrontés quotidiennement aux difficultés qu’ont de plus en plus de nos patients à accéder aux soins : examens complémentaires, spécialistes, appareillage… et, bien sûr, soins dentaires et optiques.
En outre, il y a tous ceux qui ne parviennent même pas jusqu’à nos cabinets…
Il n’y a pas d’égalité à ce niveau : plus les revenus sont faibles, plus les personnes renoncent aux soins.
Ces inégalités d’accès aux soins viennent accroître les inégalités sociales de santé, elles mêmes résultat des conditions socio économiques : travail, logement, environnement … Plus on est pauvre, plus tôt on est atteint de handicaps et plus vite on meurt.
Bien sûr, tout cela dépend des politiques menées en matière d’organisation du système de soin et de santé, ainsi que de lutte contre les inégalités sociales.
Néanmoins, la façon d’exercer du médecin généraliste n’est pas neutre : les conditions d’accueil et la qualité de la relation avec le patient influent considérablement sur l’accès aux soins.
Le généraliste n’est pas un travailleur social, c’est entendu. Mais, confronté dans sa pratique quotidienne au risque de renoncement aux soins de ses patients, il lui faut connaître leurs droits et pouvoir les adresser aux personnes et lieux-ressources adéquats.
Le médecin n’a le plus souvent pas de formation suffisante sur ces questions. C’est ce constat qui a conduit notre groupe nantais de formation continue* à travailler sur ce sujet, c’est ce qui amène Pratiques à vous proposer ce dossier du professionnel.
*Association de Formation pour la Santé, groupe local de la SFTG (Société de Formation Thérapeutique du Généraliste) http://www.sftg.net/Fgroupeloc.html
Par le Dr Marie Kayser
Membre du Syndicat de la médecine générale (SMG)
Rédactrice en chef de la revue Pratiques