L’actualité ne manque pas qui aurait pu justifier qu’un Edito lui soit consacré : la loi sur le financement de la Sécurité sociale et ses 30 milliards de déficit, actuellement en discussion à l’Assemblée, la souffrance au travail et son cortège de suicides (le dernier N° de Pratiques est dévolu à ce thème), la grippe A/H1N1v et les controverses entourant la campagne de vaccination de masse, la rémunération des médecins, avec aussi bien les abus des dépassements d’honoraires que, là encore, les débats autour des CAPIS préconisés par la CNAM…
Pourquoi alors, délaissant ces sujets brûlants, mettre le projecteur sur un modeste et discret syndicat, étiqueté professionnel, mais où se côtoient pourtant, en sus des médecins généralistes, des soignants de toutes catégories : médecins spécialistes, médecins du travail, infirmier(e)s, kinés… mais aussi des universitaires passionnés par les questions de santé… mais encore, des patients ? C’est que cet objet bizarre, qui ne trouve sa place sur aucune des étagères peuplées d’institutions "représentatives", est devenu un lieu de libre parole : c’est ainsi que, même quand il existe une "ligne" du syndicat, trouvent à s’y exprimer, débattre, s’affronter tous ceux qui s’intéressent aux rapports entre santé et société et cela, pas seulement dans la perspective limitée du soin, mais globalement, embrassant questions sociales, économiques, environnementales…
Sur ce site comme dans notre revue, ou dans le courrier reçu, se sont exprimés nombre de membres du SMG :
_ ? Partisans comme adversaires de l’évolution de la législation sur l’euthanasie,
_ ? Partisans comme adversaires de la pétition relative aux ondes électromagnétiques,
_ ? Et maintenant, à propos de la grippe A/H1N1v, partisans comme adversaires de la campagne de vaccination…
Débattre au SMG ? Pas seulement. C’est également le lieu où se construit concrètement l’innovation : réseaux et maisons de santé, deux thèmes de prédilection de ces syndicalistes pour qui la qualité des soins ne se conçoit pas sans une collaboration sur un pied d’égalité de toutes les catégories de soignants, mais aussi d’autres professionnels - éducateurs, juges, administrateurs…- mais encore : des associations d’usagers, c’est-à-dire les patients eux-mêmes. Et foin, au passage, de hiérarchies inconvenantes : témoin, la présidente de l’association à la base de la Maison de santé en construction à Strasbourg n’est pas un médecin, mais une infirmière libérale.
Foin également des revendications corporatistes : non que le SMG néglige de défendre une rémunération convenable des soignants, mais cela, sans détruire les solidarités face à la maladie, au détriment des plus modestes ou démunis, comme le réalisent aujourd’hui les dérives constatées en matière de dépassements d’honoraires, de substitution des compagnies d’assurance privées à notre Sécurité Sociale, de la privatisation en cours du système hospitalier.
La revue Pratiques s’est, depuis déjà plusieurs années, totalement séparée, juridiquement et financièrement du SMG et conduit sa ligne éditoriale comme elle l’entend, avec un comité de rédaction qui ne rend aucun compte au syndicat, et une majorité d’auteurs qui y écrivent, étrangers au même syndicat. Nous n’en sommes que plus à l’aise pour souligner la proximité de nos idées.
Que les lecteurs de Pratiques, les visiteurs de ce site, saisissent l’occasion d’observer de près cet objet bizarre dont nous parlions au début de cet Edito : ils en ont l’opportunité avec le congrès du SMG qui se tient à Toulouse dans les jours qui viennent.
Succombez à la curiosité : vous ne le regretterez pas !
Liens vers les articles du site en rapport avec le thème traité :
1/Interview de Marie Kayser, secrétaire du SMG
2/ Articles relatifs aux CAPI : notre Edito, Lettre ouverte à F.V. Roekhegem, Pourquoi enfermer...
3/ Articles relatifs aux ondes électro-magnétiques : l’Edito, le dossier, la pétition
4/ Articles relatifs à la grippe A/H1N1v. l’Edito,les questions posées par les Belges,[Non à la politique de la peur -http://www.pratiques.fr/Grippe-A-Non-a-la-politique-de-la.html]notre Débat : Virus A/H1N1v, que peut-on dire ?