J’ai été littéralement enchantée de cette lecture (au sens de l’enchantement). La personne qui me l’a offert, m’avait conseillé de le lire par petits bouts, de le butiner de ci de là, mais je l’ai lu – évidemment – d’une traite, émerveillée par la langue en premier lieu, forte, charnue et élégante en même temps. Le livre se présente sous la forme d’un journal de ce médecin qu’on suppose généraliste (il semblerait au vu de la préface qu’elle soit gynécologue) qui exerce en cabinet, à l’hôpital, au dispensaire et auprès des gens du voyage.
Elle y brosse des portraits touchants, drôles, émouvants de différents patients : Ginette belle et ronde qui aime son mari, Josée l’infirmière, qui assiste l’auteur au camp des gitans, celle qui lui déclare « Écoutez docteur, si vous êtes malheureuse comme ce matin, je ne pourrai plus revenir », la femme qu’elle trouvait si bourgeoise si nunuche et qui s’avère si puissamment courageuse, la prostituée qui n’arrive plus à jouir …
De nombreux moments forts : la colère contre l’infirmière trop rogue, la visite à Rome dans un hospice et la rencontre du vieil homme qui partage son sandwich avec elle, la salle d’attente... etc.
Comment fait-elle pour dire tout en si peu de mots ?