L’ami Rémy Barbier s’en est allé rejoindre les étoiles le 21 février dernier à l’âge de 78 ans. Fervent admirateur de la revue, il avait contribué à la soutenir financièrement dans une de ses passes difficiles. Il avait été du voyage en Ardèche en 2013. Il avait participé au voyage en Grèce avec le SMG et Pratiques en novembre 2015. L’équipe de la rédaction l’avait interviewé dans son numéro 74 de juillet 2016 « Santé : raviver les solidarités ».
Atteint d’une maladie neuro-dégénérative au-dessus de toute thérapeutique, il a vécu en « vrai » résistant une lente descente aux enfers dans la dépendance totale durant ces deux dernières années en gardant toute sa tête, son humour et son immense humanité. Avec sa compagne Sylvie Cognard, ils ont vécu avec la cruauté du réel les débats autour de l’aide à mourir dans la dignité. Il avait écrit anonymement un article « Que suis-je devenu ? » dans le numéro 95 d’octobre 2021 « Le patient face au système de soin » qui abordait ce sujet.
Rémy était un militant du service public de l’énergie, qui avait assuré ses missions au sein de l’ingénierie du distributeur, tout en œuvrant au déploiement de la CGT au sein de l’encadrement. Il avait assuré la présidence de la CMCAS du Maine et Loire et mis en place le réseau solidaire. Il avait aussi œuvré pour la solidarité internationale et a animé plusieurs années, Cuba Ouest, l’association de solidarité des énergéticiens Bretagne-Pays de Loire avec deux provinces Cubaines. Il s’était également investi au Sénégal.
Militant FCPE, il avait participé au comité de rédaction du journal l’Anjou Laïque.
Il avait créé une association régionale reliée aux « Amies et amis de La Commune de Paris, 1871 ». Il s’était également investi dans la défense du quartier de Verneau et de ses habitants. Adhérent du PCF sans être dogmatique, Rémy a toujours veillé à défendre les biens communs que sont les Services Publics et la solidarité entre tous. Il a aussi veillé à transmettre la mémoire ouvrière au travers son engagement dans l’Institut d’Histoire Sociale Mines et Énergie afin que les nouvelles générations connaissent l’origine des conquêtes sociales.
Rémy a fait don de son corps à la science, nous adressons toutes nos condoléances à sa compagne, à ses amis et camarades ainsi qu’à sa famille. Le syndicat CGT énergie 49 organisera un dernier hommage en avril.
Le Rémy est mort.
Le 21 février, le Rémy de Sylvie est mort.
Il y a 12 ans, le Rémy et Sylvie avaient fait une grande fête d’anniversaire pour leurs 130 ans. Ils avaient additionné leur âge respectif, ça faisait 130, du coup ils avaient dit qu’ils fêtaient leurs 130 ans. On avait vu les photos. Y’en avait du monde en beaux habits. Et des belles tables pleines de choses à manger. Et des bouteilles à picoler !
Le Rémy, c’était un fana de la Commune de Paris. À Pratiques quand on entend parler de la Commune, on pense un peu à Louise Michel et Jules Vallès, mais surtout aux BD d’Éloi, et au Rémy. Deux fanas de la Commune. Le Rémy savait tout sur cette période ! Il parlait aussi des mutuelles comme plus personne n’en parle ! Dans sa boîte, il s’en était beaucoup occupé, une mutuelle solidaire, pas une mutuelle d’actionnaires. Et puis, il aimait beaucoup sa Sylvie, il disait toujours que, sans elle… il laissait en suspens, l’air de dire que sans elle, sa vie ne vaudrait peut-être pas pareil. Le Rémy s’en est allé, bien malade et bien souffrant. C’était pas un homme qui se plaignait beaucoup, il était trop occupé à penser aux autres. Alors, les autres pensent à lui, c’est sûr…
Adieu le Rémy, et de là où tu es maintenant, écoute-nous penser à toi.
