Ça y est, ils ont osé le faire, les députés de la majorité on voté un amendement à la loi de finance 2010 qui fiscalise les indemnités des victimes d’accident du travail. Cet amendement de la honte doit et peut être combattu.
Les indemnités sont une réparation dues à un travailleur victime d’un accident causé par le travail, accident le plus souvent favorisé par la marche forcée vers la productivité. Cela ne remplace jamais un salaire, c’est une faible réparation, puisque le premier mois d’arrêt est à 60% du salaire, et ensuite à 80%. Une fois de plus, ce gouvernement tape sur les plus faibles, faisant ainsi qu’à la souffrance physique et morale provoquée par le traumatisme s’ajoute la souffrance sociale.
Mr Coppé nous explique que c’est par justice sociale qu’il fallait cet amendement, pour s’aligner sur la taxation des indemnités maladies et maternité, indemnités qui sont déjà une injustice puisque ces compensations ne sont jamais à la hauteur du salaire habituel. En quoi le fait de s’aligner sur une injustice constitue une équité ?
Les 150 millions d’euros que va rapporter cette mesure sont une goutte d’eau dans la mer des déficits. Dans le même temps, l’exonération des heures supplémentaires coûte 4 milliards aux recettes publiques, et s’il doit y avoir équité dans la lutte contre niches fiscales, que le gouvernement supprime le bouclier fiscal. Mais il est vrai que les bénéficiaires de celui-ci sont électeurs de Mr Sarkozy.
En frappant une fois de plus les plus faibles, le message est clair, il faut prendre aux pauvres pour permettre aux riches de s’enrichir, cela n’est pas nouveau, il n’en pas moins que c’est écœurant et révoltant. Cet amendement de la honte est inacceptable. Nous autres, soignants, sommes les premiers à mesurer toute l’indécence sociale qui fait que la part du budget des familles consacrée à se soigner augmente de 40 à 50%. Si nous ne crions pas au scandale, à l’injustice nous serons, nous, aussi en partie responsable de la destruction du pacte social fondamental qui fait sens et qui fait que nous ne sommes pas une société de sauvages