La mobilisation rapide et vigoureuse des défenseurs de l’accès aux soins et tout particulièrement celle des associations de malades a payé. Le conseil de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Sociaux a voté, à l’unanimité de ses membres un texte demandant que les propositions relatives aux Affections de Longue Durée (ALD) soient retirées du projet.
Le directeur de l’Assurance maladie et le gouvernement ont donc effectué un repli stratégique
Mais ne nous réjouissons pas trop tôt :
- Les ALD sont depuis longtemps dans le collimateur du gouvernement qui n’a pas pour autant renoncé à leur remise en cause.
- La ligne politique du gouvernement en matière d’Assurance maladie n’a pas changé : "Il faut donc maintenant un nouveau plan, avec de nouvelles mesures", estime Xavier Bertrand.
- Seules les propositions relatives aux ALD ont été retirées ( temporairement …) du projet . Les autres propositions, [1] sont maintenues , elles seront discutées par l’Union Nationale des Caisses d’Assurance maladie ( à voix consultative ) le 3 juillet et débattues par le gouvernement à la mi-juillet.
Si la mobilisation a payé, pourquoi ne pas continuer ?
Nous refusons, à juste titre, les restrictions d’entrée en ALD et le déremboursement de médicaments nécessaires aux patients pris en charge à 100%. Deux mesures qui augmenteraient le reste à charge - déjà élevé - des patients les plus malades.
Pourquoi laisserions nous remettre en cause l’hôpital public et le renvoi des patients vers le secteur privé à dépassements d’honoraires ?
Pourquoi tolèrerions nous la mise en place du « secteur optionnel » qui permettra des dépassements d’honoraires encadrés mais généralisés. Ces deux mesures entraîneraient pour les patients un reste à charge tout aussi important et obligeraient les patients qui le peuvent à se tourner vers les complémentaires dont les prix ne cessent d’augmenter. Quant aux autres ils seraient de plus en plus nombreux à renoncer aux soins.
Il nous faut continuer
Nous sommes nombreux à vouloir que les mots « égal accès aux soins de tous » ne soient pas des mensonges.
D’autres choix sont possibles :
Développer un système de santé publique fondé sur la solidarité, revoir l’organisation des soins en ce sens, mettre en place des efforts de prévention pour diminuer les pathologies chroniques liées à l’environnement, aux conditions de vie et de travail, encourager une prise en charge thérapeutique adaptée en luttant contre la désinformation des soignants et des patients par les lobbys pharmaceutiques.
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