A l’hôpital Tenon de Paris, où les personnels sont en conflit avec leur direction depuis des semaines sur les effectifs, plusieurs infirmier(e)s des urgences en « état d’épuisement professionnel » faute d’effectifs suffisants ont exercé vendredi leur droit de retrait. D’autres infirmier(e)s sont en arrêt maladie.
L’exercice du droit de retrait est une première dans ce service et la direction de l’hôpital refuse de le reconnaître, estimant qu’il doit être lié à un risque pour la vie ou la santé du personnel et qu’il « ne doit pas avoir de conséquence sur autrui, c’est-à-dire sur les patients ».
Le problème des sous-effectifs n’est pas nouveau à Tenon. Selon les syndicats, « les personnels alertent l’hôpital sur le manque d’effectifs » depuis un an, et des infirmier(e)s épuisées étaient vendredi en larmes aux urgences. Depuis plusieurs semaines, les urgences sont en grève et fonctionnent avec du personnel réquisitionné.
La direction de l’hôpital admet qu’il manque 6 postes permanent d’infirmier(e)s. Bien plus selon les syndicats. En octobre dernier, ils indiquaient que lors de négociations, le directeur s’était engagé oralement « à recruter rapidement (notamment aux sorties des écoles) 33 infirmières, 13 aides-soignants, 5 manipulateurs radio, 2 techniciens de laboratoire... » et à renforcer le nombre de suppléants.
Suite au déclenchement du droit de retrait des personnels, un Comité d’hygiène et de sécurité (Chsct) doit se tenir ce lundi.
article paru dans Viva La Lettre du 08/11/2010
Cf. http://www.viva.presse.fr/Paris-droit-de-retrait-aux_14438.html