Breveter le vivant, cela signifie interdire l’accès à des sources d’alimentation et de santé, cela signifie contrôler, faire des bénéfices colossaux, cela signifie une mise en coupe réglée de l’humanité. Tel est le projet fou d’un certain nombre de firmes
Dans la guerre de l’information, Monsanto et autres mènent un combat de longue haleine.
Leurs efforts sont sur le point d’aboutir : en témoigne la tentative récente de la Commission européenne de passer outre l’opposition du Parlement européen et de la majeure partie des gouvernements pour imposer la fin du moratoire sur les cultures d’OGM.
Il y a peu, France 2 passait un documentaire “Les prêcheurs de l’apocalypse”, dénonçant les écologistes comme travaillant contre l’intérêt des milliards d’habitants de la planète, avec cet argument choc ( mais banal) : puisque le problème est de nourrir des milliards d’humains, il faut produire plus et plus. Ceux qui prétendent changer les modes de production - les écologistes, sont des criminels... D’où des débats animés.
http://forums.france2.fr/france2/Les-documentaires/precheurs-sujet_185_1.htm
Le texte de JP Berlan que nous publions dans notre rubrique "Débats" date de 2005, mais il nous a semblé conserver toute son actualité pour replacer les débats concernant les OGM comme la thérapie génique, dans leur perspective historique. Et d’en mesurer les enjeux.
Il démontre l’existence d’un fil rouge reliant les travaux des sélectionneurs anglais du XIXième siècle à la privatisation actuellement en cours du patrimoine génétique de l’humanité, de l’hybridation du maïs aux OGM et à la thérapie génique, le tout orchestré par une poignée de multinationales dissimulant leur avidité sous le masque de bienfaiteurs, qui de l’agriculture, qui des malades.
En publiant ce texte, il n’est pas de notre propos d’intervenir dans la polémique du pour ou contre les OGM, ni d’engager un débat sur des liens supposés entre thérapies géniques et eugénisme. Seulement de mettre à nu les mécanismes d’appropriation du vivant, au détriment…du vivant !