Astra Zeneca suspendu. La vaccination au risque de l’opacité des Big Pharma !

Frank Cantaloup
Médecin généraliste

Seul, dans une décision très politique, Emmanuel Macron a décidé de suspendre la vaccination par le vaccin Astra Zeneca, à la suite d’interrogations sur des cas atypiques de troubles de la coagulation, chez des personnes vaccinées dans les dix derniers jours, notamment en Autriche par le lot ABV 5300. Un principe de précaution, qui lui permet surtout de se cacher derrière l’Agence Européenne du médicament et d’apparaître en protecteur de la Nation. Alors que la veille encore Jean Castex nous déclarait n’avoir pas le moindre doute sur le vaccin. Quatorze pays européens faisaient de même. Nouvel épisode de cacophonie au sommet de l’État, dans un énième épisode de gestion désastreuse de la crise.
Tout avait mal commencé pour le vaccin Astra Zeneca. Pour être dans le lot "des vaccins qui marchent ", face à la concurrence des vaccins à ARN de Pfizer et Moderna, le laboratoire anglais avait mal testé son vaccin, en oubliant volontairement dans ses essais cliniques les plus de 65 ans, pourtant les plus touchés par la pandémie à Covid 19. Puis d’autres interrogations avaient surgies quand on avait appris que le dosage des secondes doses avait varié, par erreur ou intentionnellement, selon la communication contradictoire d’Oxford université, inventeur du vaccin ou d’Astra Zeneca son fabricant. La durée entre les deux injections était aussi variable, sans que la raison en soit réellement explicitée. Tests cliniques mal organisés, opacité. Voici ce qui arrive quand on confie l’étude de ce qui devrait être un bien commun aux intérêts des trusts de la vaccination. Mais voilà, une vaccination de masse commence, notamment en Angleterre et en Écosse avec ce vaccin. Et il y a moins d’un mois, le service public de santé écossais publiait les résultats du suivi de deux populations identiques de 490 000 personnes, les unes vaccinées avec l’Astra Zeneca, les autres non, avec des caractéristiques d’âge, de poids, de comorbidités unifiés. Avec à la clef un résultat très favorable puisque la vaccination permettait d’éviter 85 % d’entrée en hospitalisation pour cause de covid dans les hôpitaux écossais. Cette étude en vraie vie, indépendante des laboratoires, était suivie quelques jours plus tard d’une étude d’Oxford université, de suivi de 17 000 personnes vaccinées par l’Astra Zeneca, en Angleterre, Brésil... testées chaque semaine, et qui démontrait que le vaccin Astra Zeneca permettait de réduire de 67 % le risque de transmission du virus. C’était la première étude de qualité qui démontrait cela sur un vaccin. Une AMM européenne, autorisation de mise sur le marché, était alors donnée à l’Astra Zeneca.
Mauvaise qualité des essais cliniques, efficacité sur le variant dit anglais, mais absence d’efficacité contre le variant dit sud-africain, effets pseudo-grippaux importants, mais au total peu graves, dans la tranche d’âge des 31 ans travaillant dans le secteur sanitaire (au système immunitaire plus réactif, et ayant peut-être déjà fait des covid asymptomatiques), la mauvaise impression reste, favorisée par des années d’absence de transparence sur les vaccins, les essais cliniques, des années de connivence et de conflits d’intérêts avec les autorités de santé, l’organisation de la vaccination confiée à des grands groupes privés.
Cet arrêt de la vaccination, c’est le prix que nous payons avec notre santé, non pas au principe de précaution, mais à des années d’absence de transparence des trusts de la vaccination et des gouvernements. Obligés de suspendre la vaccination, pour ne pas endosser les critiques du scepticisme vaccinal que leur politique a fabriqué. Une inquiétude légitime du grand public, nourrie par des années d’affaires sanitaires, du Médiator à la Dépakine, des pilules de troisième génération à la vaccination contre la grippe H1N1 à 2,2 milliards d’euros, en passant par les mensonges sur les masques et les tests. Sans parler d’une porte-parole gouvernementale Sibeth N’Diaye, qui osa avouer « qu’elle assumait de mentir pour protéger le Président ». Quand le mensonge est élevé en politique d’État, la suspicion populaire est légitime.
Alors revenons sur les données de pharmacovigilance. Les données de pharmacovigilance, ont en date du 8 mars enregistré 15 thromboses veineuses et 22 embolies pulmonaires en 3 mois, pour 15 millions de personnes vaccinées par le vaccin Astra Zeneca.
Pour mémoire, il y a en France chaque année autour de 100 000 embolies pulmonaires, dont 15-20 000 mortelles, soit chaque jour plus de 273 embolies pulmonaires, dont près de 41 mortelles. Là on parle de 22 embolies pulmonaires en 3 mois. Sur ces 3 mois il y a donc en France autour de 25 000 embolies pulmonaires, dont 3 750 mortelles.
Nous devons évidemment réclamer une véritable pharmacovigilance, indépendante. Pour déterminer si la répartition de ces cas de troubles de la coagulation est stable par âge, sexe, poids, facteurs de risque par rapport aux données habituelles, ou si au contraire, elle fait apparaître un sur-risque avec le vaccin dans certaines situations, ce qui, au vu de la balance bénéfice/risque très favorable des vaccins, amènerait alors soit à des précautions d’emplois, soit des exclusions pour un autre vaccin dans des sous-populations particulières.
Pour mémoire, avec l’efficacité à 4 semaines des vaccins à ARN et Astra Zeneca, si toute la population française avait été vaccinée il y a quatre semaines, le bilan quotidien autour de 300 morts serait réduit de 85 % (étude Edimbourg Écosse pour l’Astra Zeneca) à 92 % (étude de suivi vaccin Pfizer sur 600 000 personnes en Israël), soit autour de 40-45 morts.
Un pouvoir discrédité par ses mensonges et des années de connivence avec les laboratoires est obligé de suspendre la vaccination. Elle va être difficile à reprendre, malgré des études scientifiques qui démontrent une balance bénéfice/risque très favorable face à la Covid 19. Il ne suffira sûrement pas d’un avis de l’Agence Européenne du médicament pour rétablir la confiance et relancer la vaccination. Aujourd’hui, toute discussion sur la balance bénéfices/risques de la vaccination doit être assortie, pour être crédible à une échelle de masse, d’une rupture des liens entre les gouvernements et les trusts de la vaccination. Un choc de confiance, qui doit reposer sur plusieurs actes fondateurs. La suppression des brevets sur tous les vaccins et traitements anti-covid qui ont fait la preuve de leur efficacité, lors d’essais cliniques bien menés. La réquisition des capacités de production pour produire des vaccins sûrs et biens testés pour toute l’humanité. La transparence absolue et la publication intégrale des essais cliniques, de leurs données, de la pharmacovigilance. La définition, l’organisation, le suivi des essais cliniques ne doivent pas être confiés à Big Pharma, mais mis sous contrôle public (scientifiques et professionnels indépendants, associations de malades et d’usagers, syndicats...). Tout cela revient en fait à exproprier les trusts pharmaceutiques, qui privent la majorité de la planète de l’accès aux médicaments et vaccins, mettent en danger la santé les patients des pays pauvres lors des essais cliniques et orientent la recherche vers les pathologies rentables des pays riches. Décidément, la vaccination est quelque chose de beaucoup trop important pour être laissé aux intérêts des labos ou de l’État.


vendredi 19 mars 2021, par Frank Cantaloup

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