Je garde encore dans ma mémoire les hurlements de cette malade me demandant de calmer ses douleurs : elle était en phase terminale d’un cancer du colon et moi je faisais mon premier remplacement en médecine générale. Et je ne savais rien. Rien de ce qui aurait été utile, là.
Et, autour de moi, personne pour me renseigner.
Mais, un jour, (c’était dans les années 70), me tomba dans les mains une revue, la revue Pratiques. Et cette dernière publiait des fiches pratiques sur tout ce qui ne m’était pas enseigné : l’IVG et la contraception orale, le traitement de la douleur et le rôle du médecin dans les fins de vie… Tout ce qui était concrètement pratique pour soigner était dans la revue Pratiques. J’y ai trouvé en bonne page le traitement morphinique de la douleur avec la potion du St Christopher Hospital de Londres, le détail des formules et différents moyens de contourner les obligations du carnet de toxiques, cet outil de Lucifer.
C’est ainsi que Les Cahiers de la médecine utopique, très concrètement, devinrent mon moyen de Formation Médicale Continue durant plusieurs années. Leurs fiches ont été, pour moi, sans équivalent sur des sujets alors non enseignés aux étudiants en médecine.
C’est ainsi, enfin, que Pratiques manifesta, pour moi, de cette « marque » du SMG : y régnait une absence de dichotomie entre choix de politique de santé et pratiques de soins.
Pratiques et FMC
De la douleur à Pratiques
jeudi 23 octobre 2014, par