Les franchises sur les boîtes de médicaments (0,5 euros par boîte) ou sur les transports sanitaires (2 euros) mises en place au 1er janvier 2008 n’a apparemment pas eu de grands effets : 12 % seulement des des patients disent avoir modifié leur comportement indique l’Irdes dans sa lettre Questions d’économie de la santé.
Mais ce sont les malades les plus modestes, sans surprise, qui ont baissé leur consommation de médicaments. Car ces charges s’appliquant à tous (avec un plafond de 50 euros par an), sans distinction de revenus. Elles sont donc relativement bien plus lourdes pour les familles disposant de faibles revenus. Et la pression est plus forte encore sur les patients pauvres souffrant d’affections chroniques.
Ainsi, 14,3 % des personnes disposant de moins de 870 euros par mois ont revu leur consommation à la baisse contre 8,4 % de celles qui disposent de plus de 1997 euros mensuels.
Sur les 12 % des patients qui ont modifié leur comportement, 64 % ont renoncé à acheter une partie des médicaments prescrits, 33,5 % ont repoussé cet achat, 13,5 % sont, par exemple, passés à l’automédication, 28 % ont demandé à leur médecin de modifier à la baisse les prescriptions.
Selon l’Irdes, « cet effet semble indiquer une perte d’accès aux soins : les individus en mauvaise santé ont a priori un fort besoin de médicaments mais sont obligés de renoncer à certains d’entre eux en raison du cumul important de franchises ».