Je veux rester une infirmière à patients. Je ne veux pas être une infirmière à clients...

Je suis infirmière depuis 9 ans, et cela fait maintenant 1 an que je fais fonction de cadre de santé de nuit dans un hôpital public de province.

Récemment, j’ai demandé à la Direction des Soins de retourner en service exercer comme infirmière.

Impossible pour moi de rester zen face à un pouvoir médical qui nous juge encore comme ses subordonnés.

Impossible de prendre du recul face à certains médecins méprisants, parfois insultants, à qui personne n’ose dire quoi que ce soit de peur qu’ils aillent dans le privé. Certains cadres préfèrent même se positionner de leur côté : est-on en train de marcher sur la tête ? à quoi sert donc le cadre ?!....

A propos des cadres, ils sont sans cesse critiqués : peu sur le terrain, peu impliqués dans la défense des personnels dont ils ont la responsabilité, trop en réunions, trop préoccupés par la gestion...

Dans ce contexte, je pense ne plus être en phase avec mon projet cadre, et de "trahir" mes pairs, alors je préfère renoncer, et ce même si une partie du job est passionnante.

D’autre part, je suis très attachée à l’hôpital public, à la notion même de service public. Mais à l’heure actuelle, étant donnée la politique de santé menée, j’ai l’impression qu’en étant cadre, je serais solidaire de cette politique en étant obligée de l’appliquer.

Je veux rester une infirmière à patients.

Je ne veux pas être une infirmière à clients.

vendredi 6 mars 2009

Lire aussi

Pour une contre-contre-réforme des retraites

14 mars 2023
par Ronan Jégot
Avec des copains, nous militons pour une réforme des retraites (une « contre-contre-réforme ») plus offensive, qui contient : 1/ la retraite dès 50 ans pour tout le monde, 2/ sans condition de …

Quelques mots de patients

21 décembre 2012
Une patient réagit au dossier sur l’erreur médicale - Pratiques n° 59 - en évoquant le cas d’une erreur dans une prise en charge d’ordre psychologique. Ci-joint : Quelques mots de patients.

Le don de gamètes doit-il rester anonyme ?

28 octobre 2010
par Jean-Pierre Lellouche
Réflexion d’Elisabeth Pino et ouverture du débat avec Jean-Pierre Lellouche

APHP : chantage envers des médecins, précarité accrue pour les patients

5 juillet 2010
L’assistance Publique des Hôpitaux de Paris veut diminuer ses postes de médecins. A Colombes, elle s’attaque donc aux vacations des médecins du réseau de santé ARèS92 (sida-addictions-précarité)