Jean-Pierre Lellouche
Pédiatre
1) Dans un dictionnaire italien de 1939 la convalescence est définie comme la sortie d’une grave maladie [1].
2) Dans le Dictionnaire Garnier Delamare des termes techniques de médecine [2]. Il est toujours question de maladie mais pas seulement de maladie grave. Mais il n’est question que de maladie (on n’évoque pas la convalescence après une intervention chirurgicale)
3) Dans un dictionnaire anglais [3], la convalescence peut faire suite à une maladie mais aussi à un traumatisme et à une opération chirurgicale.
4) A la suite d’un accident de circulation, une amie a une fracture elle est opérée, puis va dans une maison de convalescence. Je vais la voir et elle me dit : Je suis très fatigué, mais j’ai l’impression de n’avoir jamais eu les idées aussi claires. J’ai l’impression d’être devenue plus intelligente. Et elle ajoute en riant : J’espère que ça va durer !
La convalescence se situe entre la maladie ou l’accident de santé et la guérison ou le recouvrement de la santé. Aucun de ces mots (santé, guérison, maladie, accident de santé) n’est bien défini. Pendant mes études de médecine on m’a appris à identifier des maladies mais on m’a très peu parlé de santé et de guérison et je crois même que l’on ne m’a jamais invité à réfléchir sur ce qu’est la convalescence
La convalescence est-elle plus longue quand la maladie est plus grave ? Récupère-t-on plus vite certaines fonctions que certaines autres ? Est-ce que cela dépend de la maladie en cause ? Y a-t-il des aliments, des vitamine, des exercices susceptibles d’améliorer l’état du convalescent ?
Devant mon amie qui s’étonne qu’alors qu’elle est encore faible physiquement, elle se sente en pleine forme intellectuellement, je n’ai rien à dire en tant que médecin.
Mais j’ai envie de lui dire ce que disait Gabriele d’Annunzio [4] : La convalescence est une purification et une renaissance. Jamais le sens (le sentiment ? La sensation ?) de la vie n’est aussi doux qu’après l’angoisse du mal ; et jamais non plus l’âme humaine n’est plus encline à la bonté et à la foi (confiance, espérance) qu’après avoir regardé dans les abîmes de la mort.