Vacarme n°60 vient de paraître
Quatrième acte de sa nouvelle formule, le numéro 60 de la revue (été 2012) est disponible en librairie. Au croisement des sciences sociales, de la philosophie et de l’art, il éclaire et prend pied dans l’actualité politique et culturelle. Six textes en sont disponibles intégralement en ligne, signalés par un point vert.
Ouverture / Chaque trimestre, un texte rédigé collectivement où s’affirment les objets & positions politiques de la revue / Ce trimestre : Les fronts de la gauche.
Si la gauche veut surmonter le clivage ethnique qui empoisonne la société française, elle doit marquer son refus du racisme, et non faire mine d’en comprendre les raisons, sous prétexte de récupérer un électorat populaire. Mais elle doit surtout substituer à l’opposition fallacieuse français vs étrangers une multiplicité de clivages (homme/ femme, pauvre /riche, etc.) aptes à produire une société du dissensus, riche de ses conflits : car c’est le conflit qui, créant un espace commun aux protagonistes, fait société.
Cahier / Chaque trimestre, une collection rassemblant poésie, fiction, intervention graphique, critique…
Depuis l’Amérique : un poème de John Ashbery, une lecture de l’égérie du Tea Party Ayn Rand par Xavier de la Porte, et quelques considérations sur les dynamiques des corps américains dans le mouvement Occupy par Cécile Casanova. Depuis la France : Pierre Alferi répond aux anatomies du n°59 en présentant sa collection 2012-13, Tanguy Viel écrit une lettre à Sebald pour comprendre les raisons de son admiration, Emmanuelle Gallienne poursuit un travail entamé dans le n°57 sur les migrants demandeurs d’asile, des détenus de la prison de Roanne publient une lettre de revendications, et Vacarme entame un partenariat avec la Bibliothèque Kandinsky en publiant des photos de la construction de Sarcelles par Véra Cardot et Pierre Joly. Depuis la Syrie : des affiches syriennes nous racontent les élans de libération contre le pouvoir et un écrivain damascène fait part de sa crainte de la guerre civile qui menace.
Enquête / Chaque trimestre, un terrain de combats / Ce trimestre : Espagne : 15-M , toujours là !
Un an après l’occupation de la Puerta del Sol à Madrid, qu’est devenu le mouvement du 15 mai ? La toile poursuit son tissage ; hacktivistes et réseaux sociaux revisitent les pratiques démocratiques (entretien avec Daniel Vasquez). Suspendu à sa reprise, le mouvement sonde ses virtualités (Cuji & Fatimatta). Un an après, le 15-M interroge, plus que jamais, nos pratiques politiques.
Chantier / Chaque trimestre, un dossier thématique / Ce trimestre : Ruines modernes.
Cataclysmes de film hollywoodiens, images de catastrophes récentes, cités industrielles désertées : la ruine est un motif de notre époque, son décor, la forme dans laquelle elle se pense et se rêve. Diane Scott réfléchit à la façon dont notre histoire est ordonnée au régime de la ruine, comme catastrophe et comme utopie, en commentant des images du film 2012 aussi bien que des photos du mur de Berlin. Anaël Marion se penche sur les cicatrices qui suturent corps et paysage chez Sophie Riestelhueber et Ernest-Pignon-Ernest.
Entretien / Chaque trimestre, une personnalité du champ intellectuel, militant ou artistique est invitée à partager son travail / Ce trimestre : Une économie sans valeur ? Entretien avec André Orléan.
Au beau milieu de la crise, dans l’avènement de politiques d’austérité ravageuses, André Orléan publiait il y a neuf mois L’Empire de la valeur. Dans une critique radicale de la science économique standard, il y met en question la conception de la valeur qui la sous-tend. Loin de la technicité qui en fait le standard, l’économie à la manière d’Orléan parle à tous : elle propose d’affronter les impasses de la science économique pour en faire une science sociale à part entière. Retrouvant la société dans les rapports économiques, elle refait de l’économie une science de l’homme.