Signez la pétition de Pratiques relative aux antennes de téléphonie mobile !

Depuis 2003, des parents d’élèves se battent contre l’antenne relais placée à proximité de l’école de leurs enfants. A l’occasion du « Grenelle des antennes », programmé pour le 23 Avril 2009, la revue Pratiques met à la disposition de ses lecteurs un dossier de témoignages, et interviews de personnalités compétentes. Signez la pétition issue de l’appel de praticiens, qui conclut cet ensemble, et demande la mise en application à ce sujet sensible du principe de précaution.

Le dossier est constitué comme suit :

I. Témoignage de Véronique Berger, Collectif « pas d’Antenne sur l’Ecole Bruxelles », adhérente Robin des Toits

II. Lettre au Maire , par le Dr Elisabeth Maurel-Arrighi

III. Interview du professeur Belpomme , président d’ARTAC

IV. Interview d’Etienne Cendrier, porte parole de Robin des toits

V. Intervention de Janine le Calvez, Présidente de Priartem

VI. Ondes électromagnétiques et téléphones portables : l’appel des médecins  [1]



I. Témoignage de Véronique Berger, Collectif « pas d’Antenne sur l’Ecole Bruxelles », adhérente Robin des Toits

En 2003, un groupe de parents d’élèves interpelle la mairie sur l’antenne relais qui domine l’école Bruxelles dans le 9ème arrondissement de Paris. La mairie fait la sourde oreille et alors que la Charte de Paris est signée en mars 2003, laisse l’installation s’accroître par l’ajout de l’UMTS en juillet 2003. Ce que les parents apprendront par hasard quelques mois plus tard.

Le collectif « Pas d’Antenne sur l’Ecole Bruxelles » est créé et s’engage dans une lutte contre cette antenne : tractage devant l’école, pétitions, informations en conseil d’école, réunions avec la mairie. En 2005, le collectif adhère à l’association Robin des Toits Robin des Toits : [2] qui milite pour la reconnaissance légale du seuil sanitaire d’exposition de 0.6V/m, seuil recommandé par les scientifiques indépendants.

Connaître les niveaux d’exposition dans l’école apparaît crucial. A la demande du collectif, des mesures sont effectuées par ABPE [3] , non dans l’école, car la mairie s’y oppose, mais dans un appartement surplombant l’école et dont les fenêtres sont à 30 mètres de l’antenne. Plus de 9 fois le seuil sanitaire : 5.7V/m.

Deux des habitants, le père et l’une de ses filles ont des problèmes digestifs récurrents qui cessent lorsqu’ils s’éloignent de leur domicile. Le collectif demande alors à la mairie que des mesures soient diligentées dans l’école et qu’elles soient contradictoires : la Charte de Paris prévoit des mesures mais financées par les opérateurs !

Le collectif demande et obtient, après plusieurs mois de négociations menées avec l’appui de Robin des Toits, que le CRIIREM [4] soit présent et effectue les mesures en parallèle. Les mesures « en contradictoire » sont enfin effectuées en septembre 2006 dans l’école et dans le voisinage. L’école frôle le seuil sanitaire de 0.6V/m. Le niveau de 5.7V/m est confirmé dans l’appartement et une mesure effectuée en janvier 2007 par l’APAVE [5] révèle un niveau de 6.7V/m. Des mesures sont également effectuées en juin 2008 dans le lycée Jules Ferry dont le gymnase est à 5.5V/m.

L’opinion publique évolue, les résultats des nombreuses études scientifiques commencent à sortir dans les médias malgré la pression des lobbies de l’industrie de la téléphonie mobile. Notre antenne est toujours là. La mairie, qui a semblé jusqu’ici plus craindre pour sa responsabilité que pour l’avenir de nos enfants exposés malgré eux durant toute leur scolarité, se réveille doucement. Pense avoir obtenu d’Orange un abaissement des émissions. Rien ne nous l’assure : depuis juillet 2008 nous n’avons plus accès aux rapports des mesures. Les parents mécontents de ce sur-place ont décidé de rendre visible leur colère : 25 banderoles viennent de fleurir dans le quartier.

Prochaine étape : déposer plainte.

II. Lettre au Maire

Le 13 juin 2008
Monsieur le Maire

Médecin généraliste, soignant des familles qui habitent à côté de l’antenne de la poste et soignant des enfants allant à l’école de la rue de Bruxelles ou au lycée Jules Ferry, je constate des symptômes de fatigabilité, de troubles nerveux qui peuvent être mis en relation avec les effets des antennes de téléphonie mobile installées sur la poste entre le lycée et l’école. Sans compter les effets à long terme sur le risque de cancers.

Je suis inquiète, mes patients le sont aussi. Ils savent que les émissions sont très largement au dessus des seuils tolérables. L’installation est trop concentrée et mal située.

Le risque sanitaire est considérable. Eux et moi, nous vous demandons de prendre les décisions nécessaires pour faire démonter cette antenne.

La conscience écologique de nos concitoyens a avancé, il est plus que grand temps de résoudre enfin cette question si préoccupante pour les habitants qui espèrent que vous saurez utiliser votre mandat pour protéger leur santé.

Avec mes salutations les meilleures.

Docteur Elisabeth Maurel-Arrighi

III. Interview du professeur Belpomme

Quelques jours avant un nouveau « Grenelle » consacré aux champs électromagnétiques et prévu le 23 avril, interview du Pr Dominique Belpomme, cancérologue et Président de l’Artac qui travaille sur une cohorte de patients électrosensibles afin de faire avancer les connaissances sur cette pathologie parfois très invalidante.

Que sait-on sur les effets des champs électromagnétiques ?

Pr Dominique Belpomme : Les médecins ne connaissent pas la maladie. Certains disent ne pas connaître et adressent le patient à un spécialiste (neurologue...) qui ne sait pas non plus, ou parlent de problèmes psychosomatiques et l’envoient chez un psychiatre. D’autres enfin cherchent à comprendre et tentent de faire évoluer les connaissances. Ainsi, face à des certificats médicaux mentionnant un problème « d’électrosensibilité », certaines CPAM se sont saisies de la question en nommant un expert, ce qui a pu permettre des réaménagements de poste ou des classements en invalidité.

L’enjeu est d’objectiver ce syndrome qui devient de plus en plus fréquent. Cela est d’autant plus préoccupant que les personnes atteintes, après la phase d’état, ont un seuil de déclenchement des symptômes qui diminue si elles ne se protègent pas. Pour certains, la vie quotidienne peut devenir un enfer ! Beaucoup déménagent et fuient les ondes en permanence.

Il s’agit à présent d’objectiver une entité clinique avec des marqueurs reproductibles. Nous avons l’encéphaloscann, l’échodoppler pulsé et les marqueurs biologiques. Pour l’instant, on retrouve des signes non spécifiques à l’encéphaloscann, une hypopulsatilité (comparable à celle qui existe chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, sans pour autant être irréversible) à l’échodoppler cérébral, et enfin des dosages biologiques perturbés : élévation des taux de plusieurs protéines de stress et diminution de la mélatonine urinaire chez 80% des patients.

Quelle attitude adopter pour les médecins ?

La difficulté, c’est qu’il manque une description clinique de la maladie, avec des signes positifs et un diagnostic différentiel. C’est parce qu’il y a urgence que nous avons démarré cette étude pour rechercher des signes objectifs après exposition à des champs électromagnétiques. Nous avons l’intention de diffuser les résultats et les recommandations à l’intention du corps médical

Quels sont les obstacles politiques à la prise en compte des effets des champs électromagnétiques ?

La difficulté est majeure, puisque la position officielle est qu’il n’y a pas de malades des champs électromagnétiques ! Le Premier Ministre François Fillon a confié le sujet à Roseline Bachelot , qui a déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de remise en cause du maillage actuel du pays pour la téléphonie mobile... Par ailleurs, Nathalie Kosciusko Morizet, qui auparavant convenait qu’il fallait agir, affirme désormais qu’il n’y a pas de risque…

Tout cela signe l’échec annoncé du prochain « Grenelle » sur le sujet, prévu le 23 avril, s’il n’y a pas une réaction forte du corps médical et du public.

Propos recueillis par Geneviève Barbier

IV. Interview d’Etienne Cendrier ,porte parole de Robin des toits 15 avril 2009

Spécificité des ondes de téléphonie mobile

Certains évoquent l’innocuité des ondes de téléphonie mobile en les comparant à celles utilisées pour la radio ou le télévision. Elles sont très différentes, celles de la radio sont des ondes continues, celles de la téléphonie mobile sont des ondes pulsées, saccadées, comme des micro marteaux-piqueurs. Personne n’oserait comparer les effets sur l’organisme de deux liquides comme l’eau et le whisky, sous prétexte que ce sont deux liquides.

La question des études contradictoires et de leurs réplications

Des études prouvant les effets nocifs de la téléphonie mobiles, il y en a des dizaines. Citons l’étude Reflex conduite entre 2000 et 2004, ayant impliqué 7 pays européens qui montrent que les champs électromagnétiques générés par la téléphonie provoquent des ruptures d’ADN sur cellules animales et humaines. En août 2007, sort le rapport BioInitiative, méta-analyse sur plus de 1500 études et plus de 10 ans de recherche, qui propose un condensé des preuves de l’impact des ondes éléctromagnétiques, dont celles de la téléphonie mobile, sur le vivant (tumeurs, génétoxicité...). En septembre 2007, une méta-analyse publiée par la revue Occupational And Environmental Medicine conduite par le Pr. Lennard Hardell, synthèse des 18 études déjà parues, montre un risque jusqu’à deux fois et demi plus élevé de développer une tumeur cérébrale pour les utilisateurs de plus de 10 ans.
Même si il n’y avait qu’une seule étude qui démontrait l’existence d’un danger, cela suffirait pour que soit appliqué le principe de précaution. Les études qui disent qu’il n’y a pas de souci sont financées par les opérateurs.

Les opérateurs disent que tant que les études ne sont pas répliquées, il n’y a pas lieu d’appliquer le principe de précaution. Or, on ne peut pas attendre que des études soient répliquées pour appliquer le principe de précaution.
D’autant que quand il s’agit de répliquer, les opérateurs changent leurs protocoles en cours de route. Ils arrêtent l’étude juste avant qu’on ne constate un effet nocif.

Enfin, quand il s’agit de mettre un médicament sur le marché, on fait des tests d’impact sanitaire de pharmacovigilance. Alors pourquoi, en ce qui concerne les nouvelles technologies telles que le wifi et le wimax, les diffuse-t_on sans aucune étude sur leur impact sanitaire ? On traite la population en cobayes.

Le point de vue des compagnies d’assurances.

Il est important de constater que les compagnies d’assurances appliquent déjà le principe de précaution. Depuis 2000, les principales compagnies d’assurances mondiales n’assurent plus les compagnies de téléphonie mobile pour tous les risques sanitaires liées aux émissions de champs électromagnétiques.

Pour l’amiante, les compagnies d’assurance ont su également être clairvoyantes : dès 1919, en Angleterre, et aux USA, elles ont cessé de couvrir les industriels.

La solidité des dossiers en justice

Robin des toits a commencé à engager des actions en justice avec l’aide de son avocat, Maître Forget. On a pu obtenir un démontage d’antenne, et plusieurs autres actions sont menées. Il ne s’agit pas d’être contre les technologies, mais comme le gouvernement tarde à prendre des mesures, le seul recours est d’aller en justice. La justice nous donne alors raison. Tous les jugements (trois à ce jour) sont extrêmement motivés. Il y a 10 magistrats qui se sont prononcés sur ce sujet. Dossier contre dossier, le dossier des riverains contre le dossier des opérateurs. Les juges statuent sur pièces. Force est de constater que dans un débat équitable, ce sont les pièces en faveur du principe de précaution qui l’emportent face au dossier des industriels.

Les revendications des associations

Un consensus existe entre les associations sur un certain nombre de mesures minimales.

1. Ne pas dépasser le seuil de précaution sanitaire, à 0,6 V/m. Il a été appliqué à Salzbourg en Autriche et en Toscane en Italie, même si actuellement la pression des opérateurs a remis en cause ces décisions. Le seuil de 0,6V/m n’est pas accepté par les opérateurs, car si en zone urbaine le maillage permettrait d’atteindre facilement le 0.6V/m, dans les zones rurales, où les antennes sont distantes (10 à 20km), il faudrait les multiplier, ce qui engendrerait des coûts importants. Or le 0,6 en ville et à la campagne protègerait mieux les riverains et les utilisateurs de téléphone portable.

2. Interdire l’utilisation des téléphones portables aux enfants jusqu’à quatorze ans .

3. Organiser des campagnes d’information en direction des femmes enceintes pour qu’elles n’utilisent plus le téléphone portable

4. Enfin reconnaître le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et prendre les dispositions qui s’imposent

Retrouver Etienne Cendrier et Geneviève Barbier sur France 5, émission « C’est en l’air » du 24 avril 2009

V. Intervention de Janine le Calvez, Présidente de Priartem [6]

Téléphonie mobile : de gros enjeux de santé publique v/s de gros enjeux économiques et financiers

A nom d’une pseudo liberté, nous vivons aujourd’hui dans une idéologie du « tout sans fil » au nom de laquelle, on voit se développer après les téléphones mobiles – plus de 50 millions d’utilisateurs - et leurs stations de base – sans doute, une bonne centaine de milliers -, toute une série d’applications connexes : WiFi, Wimax… sans qu’aucune étude d’impact sanitaire n’ai été menée préalablement à leur mise sur le marché. Se sont ainsi multipliées les sources de rayonnement électromagnétiques et les occurrences de notre exposition à celles-ci. Nous baignons donc aujourd’hui dans une pollution électromagnétique croissante et de plus en plus composite.

La réglementation française est fixée par un décret, le décret du 3 mai 2002 – avant-veille du 2nd tout des élections présidentielles Chirac/Le Pen ; la personne responsable de ce dossier au cabinet de Jospin est devenu dans les semaines suivantes Directeur de la stratégie d’Orange et ensuite Directeur Général du même opérateur. Ce décret transcrit en droit français les valeurs recommandées par la Commission européenne (recommandation européenne de juillet 1999), valeurs elles-mêmes inspirées des recommandations de l’ICNIRP, institution, présentée comme indépendante, mais qui est de fait très proche du lobby. Celles-ci tiennent compte exclusivement de ce qu’il est convenu d’appeler les effets thermiques alors même que tout le débat scientifique actuel porte sur les effets non thermiques qui sont susceptibles d’intervenir à des valeurs d’exposition bien plus faibles.

Nous avons au cours des dernières années marqué plusieurs points :

-   Priartem et Agir pour l’environnement ont réussi, par leurs actions, à empêcher la commercialisation des portables spécifiquement destinés aux enfants et à contraindre le Ministère de la santé à s’exprimer sur cette question (communiqué de la DGS du 2 janvier 2008). Nous avons d’ailleurs été poursuivis par le distributeur du premier modèle, le Babymo, pour entrave à la liberté du commerce et nous avons gagné

-   Nous avons obtenu la saisine des inspections générales de l’environnement et des affaires sociales sur les conditions dans lesquelles était rendue l’expertise en France et ensuite, suite à un recours que nous avons formé devant la CADA – commission d’accès aux documents administratifs – nous avons obtenus la publication du rapport rendu par les inspecteurs. Celui-ci était très sévère et pointait, tout particulièrement, les liens existant entre certains experts et les opérateurs.

-   Nous avons fait connaître en France un certain nombre de travaux qui étaient « bloqués à la frontière » et, tout particulièrement les résultats de TNO et de REFLEX.

-   Nous avons obtenu, en participant à l’instance de dialogue mise en place par la Fondation santé et radiofréquences, que le discours scientifique officiel passe de la thèse du déni à celle de l’incertitude scientifique sur laquelle nous fondons notre exigence de voir appliquer le principe de précaution.

Deux éléments majeurs sont intervenus depuis notre création en 2000 pour appuyer cette exigence. Le premier concerne l’introduction, en 2005, du principe de précaution dans nos principes constitutionnels et donc au sommet de la hiérarchie des normes juridiques sur laquelle se fonde notre droit. Le second est la publication, en 2007, du rapport BioInitiative, somme remarquable d’expertise scientifique, rédigée par des scientifiques de grand renom qui ont tous travaillé et publié sur la question. Ce rapport a reçu une évaluation extrêmement positive de l’Agence européenne de l’environnement et a servi de fondements scientifiques au Parlement européen qui, par deux textes successifs (Avis du 4 septembre 2008 et motion de résolution du avril 2009) vient de qualifier nos normes actuelles d’ »obsolètes » et de demander à la Commission de revoir ses propositions.

C’est sur la base de ces deux éléments, notamment, que des magistrats ont fondé, récemment, des jugements en faveur des riverains d’antennes-relais considérant que l’existence d’un risque potentiel constituait une atteinte à la liberté individuelle et à la pleine jouissance du bien dont ils étaient propriétaires.

Ces jugements ont fait grand bruit, et pour les opérateurs, il y a donc le feu à la maison et le gouvernement est prié (voir déclaration de Martin Bouygues) de tout faire pour arrêter l’incendie. D’où la décision d’organiser un « Grenelle de la téléphonie mobile » conjointement à une nouvelle expertise de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques). Qu’on ne se trompe pas. Il ne s’agit pas d’ouvrir un débat transparent et contradictoire dont il pourrait sortir des propositions susceptibles de gêner les industriels. La lettre du Premier Ministre a donc été très claire : il n’y a aucun problème autour des antennes-relais. Rien d’étonnant donc à ne trouver comme « personnalités qualifiées » que deux sociologues et un juriste et aucun biologiste ou épidémiologiste, la question de santé publique posée par la téléphonie mobile se résumant ainsi à un simple problème de sociologie et de droit.

Dans ce contexte largement verrouillé, il va être difficile de faire passer des préoccupations de santé publique. Pourtant, il serait bien imprudent pour les pouvoirs publics et les industriels de refuser d’entendre les voix de plus en plus nombreuses et diverses qui expriment doutes et inquiétudes. Il serait bien imprudent de ne pas tenir compte des précédents scandales de santé publique qui ont tous montré les risques individuels et collectifs pris à vouloir étouffer les voix discordantes.

Nous nous battrons,avec les arguments raisonnables dont nous disposons pour faire entendre raison à des responsables politiques souvent autistes lorsque des intérêts économiques et financiers majeurs sont en jeu et se conjuguent avec des préoccupations d’emploi. La défense de l’emploi à court terme ne doit pas justifier de faire de populations entières de véritables cobayes.

http://www.priartem.fr/

VI. Ondes électromagnétiques et téléphones portables : l’appel des médecins

Nous, soignants signataires, lançons un appel aux pouvoirs publics, pour un respect strict du principe de précaution, pour que soit établi un cadre strict législatif et réglementaire et pour une plus grande vigilance dans le suivi des effets sur la santé des ondes électromagnétiques.

Le 23 avril se tient à Paris une conférence-débat dite « Grenelle des antennes ».

L’Académie nationale de Médecine a rendu publique une « mise au point » le 3 mars 2009, qui est une « mise en garde contre une interprétation subjective du principe de précaution » et annonce qu’est « mis en place un groupe de travail pour examiner les questions que pose cette actualité ». La procédure parait inhabituelle, l’Académie s’est auto-saisie et a publié ce communiqué, avant même la constitution d’un groupe de travail, après une seule réunion d’un groupe informel. Le Pr Aurengo en faisait partie : nous apprenons qu’il est également membre du comité scientifique de Bouygues Télécom. Cette situation de conflit d’intérêts rend l’expertise douteuse. Nous demandons l’application stricte du principe de précaution.

La communication du gouvernement donne à penser qu’il ne souhaite ni légiférer, ni réglementer dans le domaine des antennes. Nous considérons que cette position de déni d’un risque sanitaire des ondes électromagnétiques est inacceptable. Nous demandons que soit établi un cadre législatif et réglementaire pour le développement des technologies nouvelles comme la téléphonie mobile.

Le caractère pathogène des effets non thermiques des appareils portables de téléphonie est établi (et ses effets connus) : augmentation du risque de tumeurs cérébrales et parotidiennes, malignes ou non, chez les utilisateurs réguliers durant plusieurs années. Certaines populations, les enfants notamment, y sont plus sensibles. Des recommandations strictes d’utilisation doivent être officiellement émises.

Le caractère pathogène des ondes électromagnétiques émises par les antennes fait appel à des mécanismes physiopathologiques non encore élucidés. Des patients consultent cependant pour des symptômes très variés, la corrélation avec les ondes électromagnétiques étant établie par le fait que les symptômes disparaissent lorsqu’ils ne sont plus soumis à leur champ. Au-delà de ces personnes dites « électro-sensibles », c’est l’ensemble de la population qui est exposée aux champs électromagnétiques émis par les antennes, dont nous ne connaissons pas encore les effets à long terme. Nous demandons qu’un système de « vigilance » soit mis en place, indépendant des opérateurs de téléphonie, et que la puissance des émetteurs soit réduite dès maintenant.

Nous rappelons que l’absence de précaution et des expertises médicales douteuses au service du lobby industriel ont pu permettre le « scandale de l’amiante ».

Le 18 avril 2009.

Elisabeth Maurel-Arrighi, médecin généraliste
Philippe Lorrain, médecin généraliste
Marie Kayser, médecin généraliste
Anne Perraut Soliveres, Cadre infirmier, chercheur en Sciences de l’éducation
Didier Ménard, médecin généraliste
Martine Lalande, médecin généraliste
Dominique Tavé, médecin généraliste
Yveline Frilay, médecin généraliste
Christan Bonnaud, médecin généraliste
Jean-Louis Gross, médecin généraliste
Evelyne Malaterre, médecin généraliste
Jacques Richaud, chirurgien hospitalier
Jean-Luc Boussard, médecin généraliste
Martine Devries, médecin généraliste
Florence Gaudard, médecin généraliste

Pour signer cet appel

samedi 18 avril 2009


[1Cet appel est désormais converti en pétition. Voir sur notre site.

[3ABPE : Association Biologie Prospective

[4CRIIREM : Centre de Recherche et d’Information Indépendante sur les Rayonnement Electromagnétique http://www.criirem.org/

[5APAVE : bureau de contrôle

[6PRIARTEM : Pour une Réglementation des Implantations d’Antennes-Relais de TEléphonie Mobile http://www.priartem.fr/

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