La liberté de la presse est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques. Mais la presse libre est fragile : tout comme la démocratie, de multiples dangers la guettent.
À ce jour, les grands quotidiens sont sous perfusion publicitaire et/ou aux mains des multinationales. Les collusions entre pouvoirs médiatiques, politiques et économiques brouillent le paysage, compromettant l’indépendance des équipes rédactionnelles soumises à l’influence des actionnaires des sociétés qui les emploient.
Ce qui reste de la presse libre survit grâce aux bonnes volontés qui la soutiennent financièrement.
Dans le domaine de la santé, le paysage est particulièrement opaque, pollué par de multiples conflits d’intérêts, le lobbying effréné des firmes pharmaceutiques, le corporatisme de certains soignants, les dépassements d’honoraires et autres pratiques peu éthiques et éloignées du sens d’un service de santé et du partage des savoirs.
Dans la presse généraliste, la place des faits divers et des événements spectaculaires fait diversion quant à la réalité du quotidien. Ainsi, les médias nous habituent à l’idée que le déficit de la Sécu s’explique par les abus des usagers, faisant ainsi le lit de la privatisation du système de soins, remis aux mains des grands groupes d’intérêt, dont la solidarité est loin d’être le fer de lance.
C’est dans ce contexte que Pratiques se bat pour survivre, afin de poursuivre ses efforts pour éclairer les zones d’ombre, dénicher les incohérences et les mensonges, analyser les décisions politiques et leurs conséquences, percer les stratégies des groupes de pression et des intérêts financiers.
Ce travail de prévention n’est fait nulle part ailleurs. Il est à double détente : d’une part, soulever le voile sur des pratiques scandaleuses (l’affaire du Médiator® dénoncée dès 1976 dans nos colonnes) et, d’autre part, maintenir l’exigence d’un contenu indépendant, relayant les initiatives originales des soignants pour contrecarrer les effets délétères des politiques en œuvre.
Patients et usagers, cibles captives d’une médecine sous influence, sont en droit d’avoir accès à des informations fiables, leur permettant d’exercer leur esprit critique pour élaborer et argumenter des choix qui concernent leur intimité et leur dignité.
Plus que jamais, Pratiques doit continuer à mener une réflexion critique, ambitieuse, constructive.
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