Nous y sommes : le chantier de la réforme concernant le médicament est en route. On va voir ce que l’on va voir. Tout est chamboulé. Les institutions sont réformées, la mise sur le marché rénovée, les experts sont exemplaires et tutti-quanti...
Pourtant, une question essentielle demeure. Sachant que tous les mécanismes du système précédent qui ont conduit à l’affaire du Médiator étaient connus, sachant que ce système était dominé par une logique industrielle au service des laboratoires pharmaceutiques, pourquoi devrions nous faire confiance au système politique qui a protégé cette organisation de gestion du médicament ? Ce système politique qui a toujours essayé de museler l’expression de la presse indépendante, comme par exemple la suppression du FOPIM, fonds destiné a aider les publications non financées par l’industrie pharmaceutique et qui s’est employé à faire taire les les lanceurs d’alerte. Quelle crédibilité attacher à celles et ceux qui découvrent maintenant que la visite médicale des laboratoires pharmaceutiques est un processus marketing qui n’a rien d’une information objective sur le médicament ? Comment taire la docilité avec laquelle les médecins, hormis les lecteurs de Prescrire et Pratiques, manifestent une complaisance envers Big pharma ? Pourquoi découvrons nous aujourd’hui que l’implication de l’industrie pharmaceutique dans la formation initiale et continue des médecins a des effets pervers ? Comment croire un seul instant que cette gesticulation du gouvernement autour de la réforme du médicament garantisse aux malades de ce pays la vérité, la sécurité ? La logique du profit et de la rentabilité d’un laboratoire pharmaceutique est incompatible avec la santé publique.
La solution, c’est que la recherche sur le médicament, sa production et sa vente soient gérées par la puissance publique. Il faut créer une industrie nationale du médicament. L’évolution actuelle qui privatise de plus en plus le système de soins et le système de santé conduira à d’autres affaires comme celle du Médiator, du sang contaminé. Cela mérite bien un vrai débat citoyen et non pas une mascarade ,comme les assises du médicament, qui ne sont qu’un bal des faux culs, un de plus !