La légalisation de la contraception en France, par la loi Neuwirth le 28
décembre 1967, a permis aux femmes et à leurs partenaires sexuels de
dissocier la sexualité reproductive de la sexualité récréative. Depuis 40
ans, les moyens contraceptifs se sont largement diversifiés et leur
diffusion ne cesse d’augmenter via le corps médical, l’information dans
les médias et dans les établissements scolaires. Ainsi, la plupart des
femmes françaises en âge de procréer et ayant une sexualité ont
recours à la contraception. Et pourtant, le nombre d’interruptions de
grossesse reste particulièrement stable depuis sa dépénalisation. Même
si nous savons que l’IVG n’est pas systématiquement liée à un échec de
contraception, il est légitime de se poser la question de la place de la
contraception dans la sexualité : la pilule libératrice des femmes des
années 70 est-elle perçue de la même façon chez les adolescentes et
jeunes femmes des années 2010 ? La liberté des unes n’est-elle pas un
carcan pour les autres ? Quels sont la place et le rôle du corps médical
dans la contraception et la sexualité ? Où se situent le désir et l’intime
entre sexualité et contraception ?
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