Pendant les années 1990, nous avons, avec les professionnels du réseau VIH 93 ouest, accompagné de nombreux patientes et patients vers la mort.
Contaminés par le VIH et l’hépatite C, jeunes ou moins jeunes, ils mourraient.
Pour faire face à l’hécatombe nous avons promu une politique de réduction des risques de la contamination en distribuant des seringues stériles, des préservatifs et des traitements de substitutions à l’héroïne.
Nous fûmes alors accusés par les tenants de la bonne morale et des bonnes mœurs d’être des dealers en blouse blanche. Les menaces fusaient surtout de la part des bien-pensants qui n’avaient jamais rencontré un usager de drogue ou une personne homosexuelle. Sans rien connaître à la santé publique, ils s’abritaient derrière leur certitude de défendre la morale et poussaient nos malades vers la mort.
Aujourd’hui, 25 ans après, aidés par des circonstances politiques archaïques, les voilà à nouveau à l’œuvre pour combattre un message de prévention qui s’affiche dans nos rues. Quand l’homophobie rencontre le prosélytisme d’une morale religieuse, la grande faucheuse se réjouit.
La bonne morale qui tue
lundi 28 novembre 2016, par