Une des premières mesures prises par le nouveau Sénat qui a basculé à Droite, est de « raboter » l’Aide Médicale d’État. C’est d’un classicisme déconcertant.
Déjà en 1996 M. Pasqua, ministre de l’intérieur, du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale pourfendait l’AME. Comme un rituel de Droite, il faut bomber le torse en prenant pour cible l’AME, pour faire croire qu’on lutte contre l’immigration. Cette immigration qui mettrait en péril le budget de l’Assurance Maladie et qui favoriserait l’arrivée dans le pays de hordes d’étrangers venus se faire soigner à l’œil. Inutile de montrer à cette Droite décomplexée que tout cela est faux, que les immigrés fuient la guerre, la misère, la faim, tous ces malheurs dont nos pays portent leur part de responsabilité. Inutile de montrer que les immigrés, clandestins ou pas, cotisent aux régimes la Sécurité Sociale plus qu’ils n’en bénéficient, inutile de montrer à ces sénateurs que le non-accès aux soins des plus vulnérables des immigrés est une faute épidémiologique, inutile de faire remarquer à ces femmes et hommes de Droite qu’ils refusent les soins à ceux qui nettoient leurs bureaux et vident leurs poubelles, inutile car ils s’en foutent. Ce qu’ils veulent c’est répandre un peu plus le poison anti-social de la stigmatisation, ils veulent laver plus blanc que le Front National, ils veulent pousser les Français dans la honte de la xénophobie pour cacher leurs incompétences à proposer un projet de société de Liberté, d’Égalité, et de Fraternité.
Défendre l’AME c’est un devoir pour les soignants qui refusent de trier les malades en fonction de la couleur de leur peau, et c’est un honneur pour eux d’accueillir les plus pauvres des pauvres en leur offrant le meilleur soin. Et nous pouvons crier à cette bourgeoisie malfaisante qu’elle ne nous fait pas peur.