J’ai fait une IVG et je vais bien

le blog des filles des 343 salopes

Un blog très interactif pour dire qu’en 2010, faire une IVG est une libération et peut être parfaitement bien vécu.

Qui sommes Nous ?
Nous sommes un col­lec­tif, les filles des 343, formé par des mili­tantes fémi­nistes d’âges et d’origines diverses, copines de blogs, appar­te­nant pour cer­taines à des orga­ni­sa­tions ou asso­cia­tions fémi­nistes et/ou de gauche de la gauche. Nous nous sommes retrou­vées autour de la même exas­pé­ra­tion : le dis­cours fai­sant de l’avortement un drame, un trau­ma­tisme dont on serait cen­sées ne jamais se remettre.

Nous avons avorté, et nous allons bien : nous avons décidé de le dire.

Pour­quoi cet appel et ce blog ?
(Lire l’appel : http://jevaisbienmerci.net/)
Le 5 avril 1971, parais­sait le Mani­feste des 343. 343 femmes décla­rant en toute illé­ga­lité, avoir avorté pour s’opposer à une situa­tion inique obli­geant les femmes à avor­ter par leurs propres moyens, quitte à en mourir.

Le mani­feste des 343 a sorti l’avortement du silence des cli­niques pri­vées étran­gères que pou­vaient se payer cer­taines femmes, et des appar­te­ments miteux où les plus pauvres allaient trou­ver les « fai­seuses d’anges ».

Cet acte de déso­béis­sance civile a rendu l’avortement visible et en a fait une ques­tion poli­tique. Il a obligé les poli­tiques à voir en face les mortes et les estro­piées que sa loi absurde avait enter­rées. Il a obligé les poli­tiques à regar­der l’avortement en face.

40 ans plus tard, où en est-on avec l’avortement ?

Du droit à dis­po­ser de son ventre… au droit à dis­po­ser de son ventre ET de sa tête !
Si en France, on ne meurt plus en avor­tant depuis 1975, en revanche, on est encore som­mée d’en cre­ver… de honte et de culpabilité.

Depuis le vote de la loi Veil en 1975, a-t-on cessé de pré­dire le pire aux femmes qui décident d’avorter ?

« On vou­drait crier.
L’avortement libre et gra­tuit c’est : ces­ser immé­dia­te­ment d’avoir honte de son corps, être libre et fière dans son corps comme tous ceux qui jusqu’ici en ont eu le plein emploi ; ne plus avoir honte d’être une femme. » (Mani­feste des 343, 5 avril 1971)

C’est ce que nous, filles des 343 récla­mons aujourd’hui.

Une majo­rité de médias, de poli­tiques, de méde­cins pré­sentent sans cesse l’avortement comme un drame et un trau­ma­tisme dont on ne se remet­trait pas : ces dis­cours sur l’avortement sont des slo­gans éloi­gnés de ce que vivent la grande majo­rité des femmes, ils ont pour but de les effrayer et de les culpabiliser.

Nous en avons marre que l’on nous dicte ce que nous devons pen­ser et ressentir.

Nous en avons assez de cette forme de mal­trai­tance poli­tique, média­tique, médicale.

Nous disons haut et fort que l’avortement est notre liberté et non un drame.

Nous décla­rons avoir avorté et n’avoir aucun regret : nous allons très bien.

Libé­rer notre parole sur l’avortement
C’est la rai­son d’être de cet appel et de ce blog :

-  Faire enfin émer­ger la parole des femmes qui ont avorté et qui vont bien. Cette parole est trop sou­vent pas­sée sous silence.
-  Faire entendre un autre dis­cours pour que les femmes puissent enfin ne plus se sen­tir cou­pables de ne pas souf­frir d’avoir avorté.
-  Per­mettre aux femmes qui ont avorté et l’ont mal vécu de voir que ce n’est pas une fata­lité, que la pres­sion qui pèse sur nos épaules et nos ventres contri­bue à rendre les femmes malheureuses.
-  Faire com­prendre que ces dis­cours dra­ma­ti­sant l’avortement peuvent jouer comme des pro­phé­ties auto-réalisatrices : lorsqu’on croit que l’avortement ne peut être vécu autre­ment que comme un drame, com­ment bien le vivre ?

lundi 2 mai 2011


http://blog.jevaisbienmerci.net/

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