Les étrangers demandeurs d’asile en France peuvent se soigner car leur statut prévoit qu’ils soient couverts par la CMU (couverture médicale universelle).
Quand ils obtiennent le droit d’asile, cette couverture médicale se maintient, et ils peuvent poursuivre des soins. Mais l’on observe aussi que leur état de santé s’améliore, en particulier dans le domaine de la santé mentale.
Un jeune médecin a exploré cette question, en interrogeant des patients ayant obtenu le statut de réfugié, et en étudiant leur état de santé comparé à ce qu’il était un an auparavant. Son enquête s’est déroulée dans un cabinet médical d’Albi, où trois médecins suivent 60% des demandeurs d’asile de la ville.
Comparaison de l’état de santé d’un groupe de demandeurs d’asile avant et après l’obtention du statut de réfugié .
Cette étude compare l’état de santé de 105 réfugiés pendant deux périodes d’un an avant et après l’obtention du statut officiel de réfugié. Il s’agit d’une étude cas-témoin où chaque sujet est son propre témoin. Par comparaison avec la période précédente, après obtention du statut de réfugié le nombre de consultations, le nombre d’ordonnances et le nombre de lignes de médicaments prescrits (critères principaux d’évaluation) diminuent de plus de 30% (différences statistiquement significatives).
Les résultats sont très robustes. Les diagnostics les plus fréquents sont les troubles mentaux, et ce sont eux qui diminuent le plus. L’hypothèse explicative principale est que la situation psychologique et sociale des demandeurs d’asile est pathogène : la fin de cet état permet une amélioration de l’état de santé des personnes concernées.
Il est possible aussi que la reconnaissance officielle des persécutions joue un rôle thérapeutique.