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Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

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Ce petit texte n’a pas d’ambition doctrinale et n’était pas destiné a priori à la publication. Il ne faisait que répondre à la nécessité, partagée par un certain nombre de mes collègues et amis, d’essayer de mettre nos idées au clair, dans le climat régnant de confusion ambiante sur le (…)

Vos commentaires

  • Le 13 novembre 2009 à 14h53, par Philippe Lorrain, médecin généraliste En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Rajout de dernière heure à mon texte :

    Voilà, ça y est, un cas de « syndrome de Guillain Barré » est annoncé sur toutes les radios : il survient chez une personne, a priori jeune et en bonne santé, qui avait reçu peu avant « un », lequel (il y en a quatre disponibles), vaccin contre la grippe A pandémique.

    Au décours ne signifie pas « à cause » de la vaccination, certes, mais l’augmentation de l’incidence de ce syndrome neurologique rare est avérée parmi la population qui reçoit une vaccination contre la grippe « saisonnière » et pratiquée de longue date : ce fait est connu, à tel point qu’il est signalé sur la « notice » accompagnant les doses vaccinales.

    Ce cas survient le jour du démarrage de la vaccination de masse et va susciter de l’émotion, qui culminera au « 20H » ce soir. Malencontreuse coïncidence, qui va alimenter la « peur », cette fois-ci peur de la vaccination.

    Et les patients, au cabinet commentent, ils en parlent de plus en plus, quelque soit le motif de la consultation : ce matin ils étaient encore plus réticents que d’habitude à se faire vacciner.

    On nous aurait annoncé la mort d’un jeune enfant, comme au Canada, et c’est la peur de la grippe qui l’aurait emporté...

    A la radio ce midi d’éminents collègues « experts » tiennent des discours embarrassés, tentant d’expliquer que « coïncidence » n’est pas « causalité » : pourquoi ne disent pas ce qu’ils savent, par exemple que l’incidence du Guillain Barré est augmentée dans la population vaccinée, mais que cette incidence reste très faible... et qu’on ne sait pas pourquoi. Alors peut-être serais-je convaincu du bénéfice de la vaccination par rapport à ses risques et alors en position de dire ce que j’ai appris à mes patients qui seraient peut-être aussi convaincus ?

    Arrêtons de manipuler les gens en jouant sur la peur ! Parlons de ce qu’on sait, sans rien cacher !

    le 13 novembre 2009.

  • Le 15 novembre 2009 à 22h02, par olivier Boitard En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Cette mise au point me semble très pertinente. Le gouvernement a fait une erreur en n’impliquant pas les MG dans la vaccination de la population générale, les vaccinations dans les gymnases renvoyant aux associations caritatives américaines qui soignent gratuitement les gens non couverts dans ce type de lieu ;La vaccination de masse a aussi un intérêt économique, pourquoi ne pas le dire. Enfin la vaccination a pour chaque personne un bénéfice bien plus important que le risque mais c’est un argument pas toujours accepté par l’opinion comme on le voit pour le vaccin de l’hépatite B .O. B.

  • Le 15 novembre 2009 à 22h23, par le Dr Didier Menard En réponse à : La Grippe A, miroir de la société ?

    Une société n’a pas souvent l’occasion de se regarder dans un miroir pour voir quelle est réellement son image. Même si nous savons que ce miroir est forcément déformant, il est intéressant de constater que la grippe A joue, de fait, un rôle de miroir. Que nous dit ce miroir ? Que nous n’aimons pas l’incertitude, surtout quand elle concerne la maladie. Pourquoi ? Parce que probablement notre société, en perpétuelle recherche du confort, a oublié les fondamentaux de la vie : or, celle-ci peut être dangereuse.

    Devant ce constat les positions des différents acteurs de l’épidémie, c’est à dire tout le monde, tendent à se radicaliser pour cacher le trouble, tout en souhaitant revenir le plus vite possible à un état de certitude qui supprimerait l’angoisse de mort qui plane sur cette grippe A.

    Les femmes et les hommes qui ont en charge la gestion politique, sociale, médicale de cette épidémie, n’acceptant pas l’incertitude, émettent des messages qui se veulent rassurants, donc empreints de certitude. Mais on ne décrète pas la vérité quand on ne la possède pas, alors chacun fait comme il peut :

     ? le gouvernement, ministre de la santé en tête, gère la crise de manière militaire, si ce n’est efficace. C’est rassurant, et cela donne l’impression de savoir faire. Comme nous sommes dans l’expression du politique qui tient plus de la communication que de l’information, il suffit d’y mettre le ton et c’est bon.

     ? Les penseurs de l’idéologie dominante qui viennent donner au peuple des leçons sur la responsabilité collective : « Vaccine toi, fais le pour préserver l’autre. ». Ce n’est certainement pas faux, mais dans la bouche de ceux qui ne cessent de valoriser l’individualisme, la concurrence entre les êtres pour réussir, c’est peu crédible

     ? les experts de tout poil, mandarins hospitaliers en tête, qui viennent nous expliquer ce qu’il faut faire et ne se rendent pas compte que taire leurs conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques décrédibilise leurs propos. Et surtout, ils oublient sans cesse de dire que l’on ne sait pas tout et que l’incertitude est dominante pour l’instant. Mais quand on est expert, on doit savoir !!

     ? les laboratoires pharmaceutiques qui sont dans la jouissance de l’augmentation de la valeur de leurs actions et qui veulent la cacher en faisant croire que leur seule préoccupation est la santé publique.

     ? L’ administration de la santé publique qui planifie tout et qui décrète le bon usage de la lutte contre la grippe A, sans tenir compte, une fois de plus, que dans la vie réelle les choses ne se passent pas comme dans les cogitations technocratiques.

     ? Les préfectures qui ne savent pas bien faire mais qui haussent le ton pour, là aussi, donner l’impression de maîtriser « la chose » et qui réquisitionnent les médecins généralistes pour leur faire quitter leurs cabinets bondés et jouer le pied de grue dans les centres de vaccination. Eh oui, le volontariat n’est plus ce qu’il était…

    Et puis il y a tous les autres : les petites mains des administrations qui tentent de faire au mieux avec ce qu’on leur dit de faire, même si cela n’a pas de sens, les bonnes volontés de toutes les associations qui voudraient bien aider mais qui ne savent pas quoi dire. Alors les discours partent dans tous les sens, les croyances s’affichent avec force, compliquant encore plus le problème et déformant encore plus l’image du miroir.

    On ne sait pas tout, il faut faire avec, et chacun se sent mal.

    Nous autres, médecins généralistes, sommes comme tout le monde, nous ne savons pas trop. Mais nous sommes surtout en première ligne pour affronter la maladie, alors utilisons nos savoir-faire. Après tout, gérer l’incertitude c’est notre quotidien, adapter les recommandations à la réalité c’est notre art, et expliquons à chacun ce qui pourrait être le mieux pour lui. Certains d’entre nous seront directifs, d’autres plus dubitatifs, mais tous, nous assumerons cette réalité : nous sommes le plus souvent les mieux placés pour savoir qui est une personne à risques et ce qu’elle doit faire, même si nous pouvons nous tromper, par la force des choses. Nous en acceptons la responsabilité... à la différence des autres conseilleurs.

  • Le 17 novembre 2009 à 09h34, par O.B. En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Bonjour. D’accord avec le texte de Philippe Lorrain ; le bénéfice du vaccin est plus grand que son risque mais ce n’est pas toujours facile à expliquer comme on l’a vu pour le vaccin de l’hépatite B. Et c’est plus facile à expliquer dans un cabinet médical que dans un gymnase qui renvoie aux images de la médecine gratuite aux Etats-Unis pour les non-assurés (mais en France, il n’y a pas de file d’attente). Amitiés. O. B.

  • Le 21 novembre 2009 à 10h02, par Dr Elisabeth Maurel-Arrighi En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Dr Elisabeth Maurel-Arrighi

    Le réseau de santé auquel j’appartiens - le réseau Paris-Nord qui, par ailleurs, fait un excellent boulot milite pour le vaccin : voir leurs liens :
    http://www.reseau-paris-nord.com/grippe_aviaire/grippe_aviaire.procedures.php et
    http://www.reseau-paris-nord.>com/grippe_aviaire/grippe_aviaire.inscription.breves.php

    Il prend position pour la vaccination H1N1 des personnes à risques, et souhaite que les généralistes y soient associés : voir cette prise de position ici :
    http://www.reseau-paris-nord.com/documents/650_091118-LETTRE-VACCINATION-H1N1.pdf

    Il faudrait par ailleurs relister les autres vaccins qu’on utilise et voir ceux qui ont des adjuvants.
    Est-ce qu’il suffit de dire aux gens : pas de XXX (celui à virus entier ????) et à nous ??

  • Le 21 novembre 2009 à 10h09, par Dr Patrick Dubreil En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Le vaccin est-il si "sûr" que cela, comme le dit l’affiche ?

    Je n’afficherai pas ce genre de truc dans ma salle d’attente, je laisse les gens décider pour eux-mêmes, et leur dis d’aller sur le site de Prescrire.http://www.prescrire.org/aLaUne/dossierGrippeA15oct.php

  • Le 21 novembre 2009 à 10h12, par Dr Geneviève Barbier En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Je termine le livre de Marc Girard "Alertes grippales" qui, à propos de cette AH1N1, rappelle le manque d’évaluation de la politique vaccinale pour la grippe saisonnière en termes d’efficacité et de iatrogénicité. On reste un peu sur sa faim en ce qui concerne les craintes spécifiques sur ce vaccin de grippe porcine, si ce n’est la collusion d’intérêts qui a présidé aux décisions, mais actuellement que sait-on d’autre en effet...

    Je suis, moi aussi, mal à l’aise vis à vis des vaccins à propos desquels je ne me posais pas tant de questions, à part l’hépatite et le Papilloma. Et pour le moyen terme, je veux bien participer à un groupe de travail sur LES vaccins en général.

    Pour le plus court terme, que faisons nous face à l’injonction de l’injection ?? Je n’ai plus d’enfant au collège et je serais bien embêtée. Et une collègue qui travaille à St Denis a un collègue de St Ouen qui a été réquisitionné par les gendarmes venus le trouver. Pour l’instant, on se dirait qu’après tout on nous réquisitionne pour des gens volontaires... ce qui serait différent s’ils y étaient obligés...ou s’il fallait les mettre dans des wagonnets...
    Je sais que j’exagère mais je ne suis pas sûre d’accepter de me prêter aux ordres totalement disproportionnés. On doit juste préserver notre « adjuvante » chef du ridicule... A quel prix ? Que feriez vous ?

  • Le 21 novembre 2009 à 10h17, par Dr Philippe Lorrain En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    J’ai lu l’article de Marc Girard (version d’octobre)

    Si je suis convaincu sur les aspects politiques - les conflits d’intérêts, les conditions très discutables et même très critiquables de la "décision politique", le scandale des "contrats" très juteux pour les labos, l’Etat très mauvais gestionnaire des deniers publics... la déplorable et très improductive communication d’incitation par la peur... - je ne suis pas aussi convaincu quant à la vaccination elle-même.

    Je reste quand même convaincu que le grippe (tous les ans et probablement un peu plus cette année) constitue un problème sanitaire réel, que nous ne pouvons pas balayer d’un trait sans regarder du côté de la vaccination.

    Reste à déterminer, à mon avis, la bonne stratégie – actuellement, elle est calamiteuse - : quel intérêt d’une vaccination de masse ? En tout cas, j’ai envie que mes patients "fragiles" soient vaccinés et que ceux (patients traités dans des centres anti-cancéreux, patients séropositifs HIV, femmes enceintes)qui ont reçu de la part des médecins qui les suivent une incitation forte à se faire vacciner (consignes écrites et signées le plus souvent) ne soient pas trop déstabilisés par un "double discours médical" : c’est déjà assez compliqué pour eux...

    C’est compliqué pour moi aussi, mais je crois que je vais aller me faire vacciner... pas pour moi, je ne suis pas très à jour habituellement dans mes vaccinations et je ne me fais jamais vacciner contre la grippe saisonnière (que j’ai eue 2 fois en 20 ans... souvenirs que c’était pénible quand même), par pour moi donc, mais pour eux, leur dire simplement que je suis vacciné.

  • Le 21 novembre 2009 à 10h20, par Dr Jean-Louis Gross En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Je ne comprends pas cette discussion.

    La grippe est une maladie bénigne, le nombre de décès est dérisoire, les patients âgés les plus fragiles semblent relativement protégés. Les vaccins avec adjuvants ne sont connus que pour l’un des deux adjuvants (et discutables). On organise une campagne de culpabilisation en occultant complètement la balance bénéfices/risques.

    Je me fais vacciner depuis que je travaille en EHPAD pour la grippe saisonnière ; mais dans le cas du H1N1, il n’y a aucun argument scientifique pour évaluer l’intérêt de ce vaccin. La pression médiatique nous conduit à prendre une position idéologique et non pas scientifique puisqu’il n’y a aucune donnée. La seule position que je revendique c’est de refuser de donner un conseil en dénonçant l’opacité des différents contrats et surtout la clause libérant l’industrie pharmaceutique de ses responsabilités en cas d’effets secondaires graves.

    Seul le vaccin sans adjuvant ne devrait pas être trop différent du vaccin de la grippe saisonnière. Si nous devions prendre une position, ce serait de n’accepter que ce vaccin connu et de ne faire la vaccination que pour les patients fragiles et avec ce seul vaccin (comme pour la grippe saisonnière).

    Pour ma part, ils ne m’injecteront pas leur saloperie mal testée dans l’organisme.

    En ce qui concerne la réquisition, qu’ils aillent se faire foutre. Ils peuvent à la limite obliger les flics à nous amener au centre de vaccination. Ils ne peuvent en aucun cas nous obliger à pratiquer un acte médical contraire à notre choix.

  • Le 21 novembre 2009 à 19h04, par Yves Paubert En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Pour ma part, je suis vacciné depuis maintenant 15 jours, sans état d’âme, estimant que, sur le plan professionnel, je n’ai pas le droit de prendre le risque de transmettre ma grippe à mes patients fragilisés, nourrissons, femmes enceintes, sidéens, patients en chimio etc ..Ayant pris la décision de me vacciner, il me paraissait illogique d’attendre. J’ai affiché mon certificat de vaccination dans la salle d’attente avec le numéro de lot etc, ce qui permet d’ouvrir la discussion : pour faire court, si je me suis vacciné, c’est essentiellement pour des raisons professionnelles, mais si le vaccin était aussi dangereux que l’on peut le lire sur internet, je n’aurais pas été assez fou pour prendre le risque.
    Toutes les situations sont différentes et les discussions avec les patients sont enrichissantes. Nous devons sortir de la logique de la peur : peur de la grippe et peur de la vaccination pour revenir à notre métier : évaluer le rapport bénéfices/risques pour chaque patient. Pour les personnes à risque et leur entourage, je m’engage fermement, pour les autres situations, je laisse la discussion très ouverte.
    Quelques situations vues ce jour : Homme de 62 ans coronarien, 2 infarctus récents + pontage datant de 2 mois : une grippe pour lui serait une épreuve d’effort de 5 jours. Une enfant de 10 ans traitée par Méthotrexate pour une polyarthrite infantile, je conseille le vaccin à virus fragmenté sans adjuvant pour elle, le vaccin avec adjuvant pour la mère. Une femme de 102 ans en EHPAD qui vient de recevoir son bon : le risque de grippe et de guillain barré parait faible, mais ma foi, moins il y aura de grippe dans l’EHPAD, mieux ce sera pour tous ( déclaration à la DDASS, prélèvements, application du plan grippe, travailler avec des masques etc...si on peut l’éviter !). Une femme enceinte de 7 mois, je conseille le vaccin fragmenté sans adjuvant. Une jeune fille de 17 ans considérée comme asthmatique par la CPAM pour avoir bénéficié d’une prescription de ventoline : elle n’est pas a risque : le risque de grippe est fort, le risque de complication est faible mais réel. Si l’on propose une vaccination contre la grippe, ce n’est pas pour empêcher une grippe "banale" qui guérira toute seule en 5 jours, c’est pour limiter le risque de formes graves voir mortelles, certes peu fréquentes, mais qui existeront. Les risques du vaccin sont probablement plus faibles que ceux d’attraper une forme grave de grippe.Certains aiment la moto et l’escalade ; d’autres la pétanque et le scrabble...chacun ses choix et sa conception de la vie ! Si l’on me demande ce que je propose à ma famille, je répond que j’ai 2 enfants de 19 et 21 ans, que l’un se fera vacciner et l’autre pas et qu’ils ont tous les deux raison.
    Le reste, le sourire béat de Bachelot, les conseils de l’ordre, les injonctions du premier ministre, les conditions de passation des marchés avec l’industrie pharmaceutique etc..., je les laisse à l’extérieur de mon cabinet,
     !

  • Le 21 novembre 2009 à 21h54, par Lucien Farhi En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    La conclusion de Philippe me scotche un peu : tu veux te faire vacciner uniquement pour convaincre tes patients fragiles de le faire ? Et s’ils te demandent de te jeter sous un train pour être convaincus, tu le fais ?!!!

    Entendons nous : je ne prétends pas que l’on court ce danger en se vaccinant (malgré tous les doutes techniques sur lesquels je ne reviens pas) : j’ai passé ma jeunesse dans un pays sujet aux épidémies et n’ai jamais rechigné à m’y soumettre pour la typhoïde, le choléra, la variole. Plus tard, en France, polio et tétanos. Mais là ? Une grippe ?

    Si tu te fais vacciner parce que tu penses, vu ton métier, que tu dois éviter de contaminer tes patients ou ta famille, OK, je comprends, j’approuve. S’il ’agit de sacrifier son jugement et ses convictions pour servir d’exemple, alors non : tes patients, même fragiles , s’ils ne veulent pas écouter ton conseil - judicieux - de se faire vacciner, c’est à eux de prendre cette décision, tant pis s’ils prennent la mauvaise, malgré toute l’information sur le risque personnel qu’ils courent en ne le faisant pas.

    En ce qui me concerne, personnellement, je jetterai au panier une convocation éventuelle (en tant que patient) : attraper la grippe A va devenir bientôt un signe de résistance au système, une contre-conduite au sens de Michel Foucault !!!

  • Le 21 novembre 2009 à 21h58, par Anne Perraut Soliveres En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Je rejoins Lucien dans la résistance...

  • Le 21 novembre 2009 à 22h03, par Francoise Ducos En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    On a reçu trois feuillets de l’école qui nous expliquent l’intérêt
    des adjuvants et encourage franchement la vaccination. Où se trouve
    le libre-arbitre et n’est-ce pas aux médecins traitants d’apprécier
    le bénéfice-risque ? Pour moi si, si demain mon médecin traitant
    juge que j’appartiens à la population à risque. Ok je me ferais
    vacciner mais franchement c’est pas un argument qu’il le soit lui-même.
    Françoise Ducos

  • Le 21 novembre 2009 à 22h06, par Dr Martine Lalande En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Et moi je rejoins Philippe dans la raison et la résistance à la résistance

    Je n’ai pas peur de la grippe mais je n’ai pas peur du vaccin non plus

    En revanche, cela ne me plaît pas l’idée que des patients se retrouvent en réanimation, je pense aux insuffisants respiratoires, cardiaques, aux diabétiques, à un patient myopathe, aux immunodéprimés et en dialyse, et aussi aux femmes enceintes

    On a de la chance que cette grippe ne soit pas grave mais comme elle est très contagieuse, il va y avoir beaucoup de gens touchés dont des gens fragiles

    Je me suis fait vacciner parmi les premier(e)s dans mon hôpital, en même temps que ma jeune collègue qui est enceinte, et avec le vaccin avec adjuvant lipidique, même que nous avons eu mal au bras pendant 3 jours mais quelle importance, elle a même dû batailler avec le médecin du travail et rappeler que les gens du CRAT (centre de référence de tératovigilance) avaient dit que l’important pour les femmes enceintes était de se vacciner même avec adjuvant

    Qu’est-ce que c’est que cette histoire adjuvant ou pas ? je trouve que c’est un faux débat, cette grippe n’est pas très grave mais nous soignants il est de notre responsabilité de ne pas véhiculer la grippe qui peut être grave pour les patients fragiles, même que c’est nous justement qui les voyons ces patients-là...

    Moi ce qui me choquait au départ c’était l’idée que nous, pays occidental riche, on allait pouvoir vacciner toute la population et laisser les pays pauvres sans vaccin et risquer de mourir de la grippe comme ils meurent de la rougeole...on ne savait pas au départ que cette grippe n’était pas grave ç’aurait pu être comme le SRAS, grippe très souvent mortelle et qui s’est éteinte on ne sait pas bien pourquoi...

    Maintenant que l’on sait que ce n’est pas ça, tout ce cinéma semble un peu ridicule mais on se dit aussi que le jour où cela arrivera ce sera un sacré bordel vu comme l’organisation peine à se mettre en place ;

    Et même l’idée que nous, médecins généralistes, pourrions vacciner les patients plutôt que les centres, cela me conviendrait car justement je sais quels patients en ont besoin, et ceux-là ne se déplaceront pas tous dans les centres, soit qu’ils ne se déplacent pas soit qu’ils ont autre chose à faire, mais ils viendront dans mon cabinet et je saurai argumenter pour dire aux autres que probablement pour eux ce n’est pas la peine ;

    Je ne comprends pas notre pusillanimité vis-à-vis d’un vaccin à cause de l’adjuvant, si c’était la seule façon de produire beaucoup de vaccin s’il y en avait eu besoin ce n’était pas idiot, et nous avons l’habitude de prescrire des produits dangereux, ou de renouveler des prescriptions pas forcément justifiées vis-à-vis de leurs dangers éventuels (et le Plavix, et les AINS et les statines et le THM et les antidépresseurs et le gardasil...)

    Bon, donc je résiste aux angoisses sur le vaccin il fait partie de nos moyens thérapeutiques (préventif)s dans un domaine nouveau pour lequel on est forcés de s’adapter et d’argumenter et c’est pas plus mal.

    Ce débat, nous le devons aux patients et ils nous obligent à l’avoir et c’est très bien,

    amicalement à tous

  • Le 21 novembre 2009 à 22h09, par Dr Marie Kayser En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Bonjour

    Un article qui me semble très complet et très intéressant de Dominique Dupagne à propos de la grippe
    http://www.atoute.org/n/article134.html

    J’ajouterais pour la petite histoire que ma collègue qui s’est fait vacciner jeudi à un gros bras et un S grippal . Son coup de fil n’ a pas entamé mon civisme médical et je suis allée cet après-midi au gymnase de Rezé pour la vaccination . Las ... la queue s’étalait sur le trottoir et le secouriste qui la régulait prévenait les gens qu’il y avait 2 heures d’attente , que la salle était pleine et qu’il n’était pas du tout sûr qu’ils puissent être vaccinés ce soir ... Là mon civisme a faibli et j’ai fait demi-tour...

    J’espère seulement que nos patients fragiles âgés n’attraperont pas trop de mal sur le trottoir

  • Le 24 novembre 2009 à 21h43, par Anne Perraut Soliveres En réponse à : Virus AH1N1v et Vaccination antigrippale : Que peut-on dire ?

    Pour poursuivre sur la grippe, feuilleton sur la médiatisation à
    défaut de pouvoir traiter de la pertinence ou non de cette
    vaccination...

    Hier soir chez Calvi, Bachelot (qui a dû prendre des cours de théâtre
    version dramatisation grandiloquente) nous a suppliés, nous les
    françaisquiavonslachanced’avoirunsibongouvernement qui a acheté deux
    fois plus de doses que nécessaire, d’arrêter notre résistance
    gauloise (c’est moi qui qualifie mais ce qui ressortait des débats,
    c’est notre résistance sans fondement). L’information principale de
    Bachelot c’est que nous avons des problèmes de logistique qui
    expliquent pourquoi on a choisi les gymnases plutôt que les
    généralistes. Elle répondait au pauvre Chassang qui disait qu’il
    voudrait bien avoir quelques doses... Comme on a des problèmes de
    livraison du fait du flux tendu de cette entreprise c’est plus facile
    de livrer des multidoses aux gymnases que chez les pharmaciens et les
    médecins. Mais la raison majeure du dispositif c’est qu’on n’a pas
    les moyens d’avoir des unidoses et que si on avait besoin de
    récupérer très vite les doses de vaccin pour une région sinistrée de
    notre bon pays, cela serait plus facile de rafler dans les gymnases
    que de demander à chaque praticien de les renvoyer...

    On va donc faire un film pour mieux expliquer ça aux Français, ainsi le milliard
    et demi d’Euros qu’a déjà coûté la campagne sera dépassé car la
    vingtaine de médecins et de pharmaciens qui vont participer ainsi que
    les cinéastes et autres vont évidemment être payés... La pédagogie,
    y’a rien de mieux... ça me rappelle la constitution européenne, si on
    n’adhère pas c’est qu’on a pas bien compris...

    La seule opposition venait d’une députée européenne écolo Michèle
    Rivasi, prof agréée de biologie à l’INSERM, qui donnait des
    informations, immédiatement controversées par les autres, sur les
    risques potentiels des adjuvants : le mercure (interdit dans les
    médicaments depuis 99) et le Squalène interdit aux Etats Unis (à tort
    selon les experts). L’implication de ces adjuvants dans la floraison
    de maladies auto-immunes n’a pas été démentie mais minimisée "il est
    normal que cela stimule l’immunité, c’est fait pour ça, dommage pour
    certains qui répondent trop fort... Toutes les objections sont
    minimisées par les autres participants (tous microbiologistes ou
    chercheurs) dont Delfressi INSERM, qui a dit que tous les médicaments
    avaient des effets secondaires. Cette manière d’asséner les infos
    continue à me mettre mal à l’aise.

    Un exemple : on privilégie la vaccination des patients à risque (y
    compris les femmes enceintes mais le vaccin sans adjuvant n’est pas
    disponible) mais le principal argument présenté c’est que la grippe
    tue (là on entretient la confusion dans les chiffres) principalement
    des sujets sans antécédents, jeunes, et en bonne santé, donc ceux qui
    seront les derniers vaccinés si j’ai bien compris (Bachelot parle de
    loterie funeste...).

    D’autre part, les remarques sur le déroulement
    de cette épidémie dans les pays de l’autre côté, Australie et autres,
    qui montrent une gravité certes totale pour ceux qui sont morts (20%
    du 1% des formes graves) mais très modérée pour 99% des autres,
    infirme la nécessité de deux injections, mais dit Bachelot, "on aura
    peut être besoin des deux injections mais ne vous inquiétez pas, nous
    avons des tas de pays qui sont clients pour nous racheter les
    doses... Elle n’a pas dit s’il y aurait des enchères...

    Par ailleurs un sociologue de l’INSERM a souligné les conflits
    d’intérêt qui agitent les débats. Il nous apprend que ces conflits
    d’intérêt ne sont rien moins que le financement des labos de
    recherche des "experts" par les laboratoires producteurs de vaccin...
    Ces remarques ont été balayés par les médecins et Bachelot qui
    affirment que grosso modo tout le monde déclare ses conflits
    d’intérêt et qu’il faut leur faire confiance... C’est la faute à pas
    de chance si ces fameux experts sont les plus compétents du monde
    dixit Bachelot...

    Ce qu’il faut retenir, c’est que si tu ne te vaccines pas pour toi,
    fais le pour ton frère... C’est une première dans une société dont on
    ne peut pas dire qu’elle valorise la solidarité... Enfin, je persiste
    à ne pas vouloir me faire vacciner pour ces raisons là. Anne

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