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Quelle déchéance !

, par Didier Ménard

Il y a 35 ans, j’expliquais à mes patients originaires de différents pays du Sud qui étaient venus travailler dans les usines de la banlieue Nord pour satisfaire l’économie française, qu’il était préférable dès lors que leurs vies s’enracinaient en France, de demander la nationalité Française. (…)

Vos commentaires

  • Le 28 décembre 2015 à 18h19, par Serge Sadois En réponse à : Quelle déchéance !

    Je voulais juste énoncer que la politique actuelle d’un socialiste, qui vire au cauchemar, n’aurait pas été reniée par la droite et l’extrême droite (projet de déchéance de nationalité des bi-nationaux inscrite dans la Constitution). Cette politique a un lien à voir avec la part d’ombre de la Ve République.

    Le billet de Didier me fait penser à la « déchéance » de cette Ve République, bien relatée dans le nouveau livre-BD d’Étienne Davodeau et Benoît Collombat, « Cher pays de notre enfance : enquête sur les années de plomb de la Ve République » où il est question des nostalgiques racistes de l’Algérie française, du SAC, le service d’action civique, organisation maffieuse trop mal connue, dont un haut responsable fût Charles Pasqua, le SAC qui fût « un État occulte dans l’État officiel » comme le dit le juge de Palerme Roberto Scarpinato en post-face. Le SAC, malgré sa dissolution en 1982, après un règlement de compte sordide au sein du gang des Lyonnais, trouve encore à mon sens des adeptes dans la culture sarkosyste du pouvoir et des liens avec l’oligarchie financière, culture qui a gangrené l’esprit des élites socialistes.

    Le SAC plonge ses racines dans les tréfonds de notre République avec son cortège d’assassinats politiques non élucidés des juges François Renaud le 3 juillet 1975, de Pierre Michel le 21 octobre 1981, en passant par le « suicide » du ministre du travail le 30 octobre 1979, Robert Boulin… sans parler des passages à tabac des syndicalistes par des milices patronales, comme chez Peugeot dans les années soixante-dix, illustration de la « réaction » à l’esprit de mai 68 et des accords de Grenelle sur l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires.

    R. Scarpinato nous rappelle que « connaître son passé est indispensable si l’on veut éviter d’être condamné à le revivre » ainsi que cette phrase de Milan Kundera : « La lutte contre le pouvoir et sa dégénérescence est aussi la lutte de la mémoire contre l’oubli ».

    Trop peu de Français connaissent le SAC, ce livre tombe à point nommé et nous permet de comprendre les décisions politiques d’aujourd’hui. Décidément ce poids « quasi-ancestral » d’une droite dure et extrême a le vent en poupe actuellement. Monsieur Valls dit que la gauche qui refuse ce projet de déchéance des binationaux, s’égare. C’est plutôt lui qui s’égare dans son ralliement assumé depuis longtemps aux thèses d’une droite dure et extrême (« pas assez de blancos » chez vous M. Valls aviez-vous déjà dit devant les micros et les caméras il y a longtemps ? N’était-ce pas là faire s’ouvrir une digue où s’est engouffré le « fleuve FN » ?).

    Ce projet ne doit pas passer. Il ne résoudra en rien la lutte contre le terrorisme, c’est une mesure du FN.
    Ce projet est le symptôme d’une société tout entière qui s’égare.

    La gauche doit se ressaisir rapidement, sinon nous vivrons des jours sombres pour notre démocratie.

    Texte mis en ligne pour P. Dubreil

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