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Quelle hospitalité pour la folie ? Ça suffit !

Alors que paraît le n°67 de Pratiques sur le thème : La folie. Une maladie ? un appel est lancé le 1er novembre en conclusion d’un meeting des 39, afin de fédérer les résistances pour une hospitalité suffisamment bonne pour la Folie, continuer la réflexion critique au cours de forums et (…)

Vos commentaires

  • Le 11 novembre 2014 à 19h03, par Martine Lalande En réponse à : Quelle hospitalité pour la folie ? Ça suffit !

    Pourquoi dire que l’on « propose une réflexion critique et appelle à une hospitalité de la folie, dans les études médicales, la pratique médicale, la société, et même la pratique psychiatrique » ? Comme si c’était évident que la psychiatrie offre naturellement hospitalité à la folie…

    Or, d’après ce que nous vivons et avons essayé d’exprimer dans le numéro de Pratiques sur la folie (Aaaah ! je vois que vous êtes impatients de savoir ce que nous avons raconté), cela fait un moment que ce n’est plus naturel.

    Je ne parle évidemment pas des oasis, qui existent encore, et où des alliés exercent, pratiquant au mieux possible […] cette hospitalité.
    Mais si on parle d’oasis, c’est bien parce qu’autour c’est un sacré désert !

    Moi, j’enlèverais « même », mais je n’en ferai pas une maladie…

  • Le 21 novembre 2014 à 14h21, par Eric Bogaert En réponse à : Quelle hospitalité pour la folie ? Ça suffit !

    Effectivement, je pense et dis depuis quelques années qu’on ne peut plus soigner les fous dans le dispositif de psychiatrie public. Et qu’on ne peut travailler que dans les interstices de la société, les friches de la Cité, les fissures de la chape de béton, les décombres de la psychiatrie…
    Si on pense que la psychiatrie doit être, par essence, hospitalière à la folie, on parle d’« une hospitalité de la folie dans la pratique psychiatrique », et si elle n’y est pas, on souligne ce manquement en ajoutant « même dans la pratique psychiatrique » : même là où cette hospitalité devrait être, elle n’est pas !
    Il me semble que cette formulation va tout à fait dans le sens des textes sur les oasis : les lieux psychiatriques ne sont plus des asiles (au sens moyenâgeux du terme, des lieux où on peut trouver répit et protection, l’église de chaque paroisse) dans la société, il faut chercher parmi ces lieux d’asile par essence, les quelques lieux où on peut encore trouver asile.

  • Le 21 novembre 2014 à 18h26, par Élisabeth Maurel-Arrighi En réponse à : Quelle hospitalité pour la folie ? Ça suffit !

    Eric, je trouve cette revendication d’une envie d’hospitalité à la folie évidemment juste. A-t-on dit assez dans le numéro combien ce n’est plus cas ? ou si rarement le cas ?
    L’appel du 1er novembre, lui, est clair et ferme. Moi je crois que cela fait un tout, la protestation contre ce qui est et l’énonciation de ce qu’on voudrait, la nécessité de la résistance.

  • Le 21 novembre 2014 à 22h01, par Éric Bogaert En réponse à : Quelle hospitalité pour la folie ? Ça suffit !

    Oui, bien sûr, on n’en a pas assez parlé. À quand le prochain n° de Pratiques sur la psychiatrie ?
    Il faudrait davantage dire que l’hospitalité de la folie n’est pas tant l’accueil dans des lieux matériels du corps physique du fou, que l’accueil de la folie – tentative désespérée, maladroite et inefficace du fou de comprendre le monde et de tamponner les émotions suscitée par les confrontations du fou avec celui-ci – dans le psychisme de chacun et la vie quotidienne de la Cité.

    C’est peut-être davantage une question de mentalité, de société, que de lieux.
    Mais si de plus il n’y a plus de lieu d’accueil possible, alors ça devient tragique.

  • Le 22 novembre 2014 à 20h20, par Anaïs Tasie En réponse à : un tout petit peu d’hospitalité, juste par l’écoute

    Depuis qu’avec Pratiques on a fait ce numéro sur la folie, je remarque que je vois beaucoup de patients concernés, appelés psychotiques (ou schizophrènes ou bipolaires...) par eux-même ou leur famille ou des médecins, et que je ne me sens plus du tout désemparée comme avant face à eux.
    Avant, je me disais que je ne comprenais rien à ce qui leur était arrivé, et non plus à leurs traitements, que je devrais un peu mieux apprendre comment marchent ces molécules...Et j’avais très peur qu’ils ne rechutent, parce qu’ils auraient eu envie d’arrêter leur traitement, ou que quelque chose de difficile se passerait dans leur vie...J’avais l’impression d’être tellement impuissante et de ne leur servir à rien, qu’il n’était même pas la peine d’en parler.
    Maintenant, j’ose aborder leurs problèmes psychiatriques, nommés comme ça ou autrement, la question de leur folie quoi... et tout ce qu’il s’est passé autour. Je leur demande à qui ils peuvent parler, parfois c’est le psychiatre parfois quelqu’un de l’hôpital de jour, ou un autre patient, récemment un garçon m’a dit qu’il écrivait, d’autres viennent pour parler avec moi, un jeune homme m’a demandé l’adresse d’un psychologue en complément de son traitement...
    En tous cas on se parle, on en parle et ce n’est pas dangereux, au contraire je comprends plus de choses, et il me semble qu’ils se sentent écoutés.
    On avait vécu la même chose il y a vingt ans avec les usagers de drogue, en arrêtant d’avoir peur et en parlant de ce qu’ils consomment et de ce qu’ils vivent, on a compris plein de choses et c’est devenu facile, neutre et familier. On l’enseigne aux étudiants et ils y trouvent eux aussi aisance et intérêt.
    Si seulement on trouvait de vraies oasis où l’accueil et l’écoute seraient au rendez-vous, on n’appréhenderait pas de la même façon les crises, qui peuvent se produire dans la vie et les mettre à nouveau en situation de fragilité.
    En attendant, c’est appréciable de se sentir mieux accueillant par ce nouveau savoir grâce à un nouvel éclairage. Merci aux psychiatres alternatifs (ou peut-être simplement normaux...) de l’USP...!

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