Longtemps, j’ai eu un problème de la première phrase à l’hôpital. Après avoir tapé à la chambre du patient, laissé un laps de temps nécessaire à la réponse, je rentre dans la chambre et je me présente.
Toujours. Étudiante, externe, interne. Toujours.
Et après ? Le blanc... Celui qui se fond (…)
Vos commentaires
# Le 29 octobre 2014 à 14h30, par lanja En réponse à : Comment êtes-vous arrivé dans ce lit ?
Oui, c’est une situation presque illogique à l’hôpital, puisque les patients viennent à dessein orientés pour une raison précise par leur médecin traitant ou spécialiste ou hospitalisés pour une raison précise également par un-e urgentiste. Alors que pour le patient, les raisons de sa venue sont connues et partagées par les médecins qui l’ont orienté, on lui demande alors qu’il est dans sa chambre : pourquoi êtes-vous là ? Surtout qu’on a probablement bien épluché le dossier avant et qu’on a déjà beaucoup d’éléments. ( drôle d’asymétrie d’information)
Alors qui veut savoir quoi ? et qu’est-ce-qu’on en fait ??
En ville, on ne sait pas à l’avance pour quelle raison les gens viennent. C’est vrai, je disais "qu’est ce qui vous amène ?". Un peu fermé peut être oui. Après, en connaissant certaines personnes, j’ai dit " Alors ?" en montant un peu le son à la fin. Ceux que je connais moins, des fois je dis " je vous écoute", mais ça engage (il faut vraiment écouter !). J’ai l’impression que les patients attendent simplement le ’top départ’ pour s’exprimer. Mais on devrait étudier l’impact de ces phrases sur le déroulement de la consultation ( peut être cela s’est-il fait...) !
# Le 2 novembre 2014 à 11h53, par Martine Lalande En réponse à : ça va ? non, puisque je suis là...
Depuis que je consulte en médecine générale (ça va faire bientôt 30 ans) je n’ai pas changé ma formule pour accueillir les patients. Pas parce que je suis têtue, mais parce que c’est ce qui me vient naturellement. Et en plus, ça me fait rire.
Je leur dis : "Bonjour, ça va ?"
Et alors là une fois sur deux, la réponse est : "Ben non, puisque je suis là"
Et après, c’est là que ça se complique.
Parce que je me sens obligée, et c’est une bonne occasion, de leur expliquer qu’on a le droit de venir chez le médecin quand on n’est pas malade, que mon travail c’est de les aider à rester en bonne santé, et qu’on va essayer de le faire ensemble (sous-entendu c’est autant votre affaire que la mienne).
Cela marche ou pas, certains ne comprennent pas, me regardent de travers : "Mais si j’allais bien je ne serais pas venu(e)...".
Et moi je recommence : "Mais si mais si vous savez il y a les vaccins, les frottis, les renouvellements de traitement etc...Mon boulot c’est pas seulement quand ça va mal, c’est surtout d’aider les gens à aller bien, de les suivre pour voir si leur traitement leur convient, de faire de la prévention..."
Bon, donc après 5 minutes de blabla, soit la discussion est enclenchée sur à quoi sert la médecine générale et mon retard va s’aggraver notablement, soit le message ne passe décidément pas et je me résigne à demander : "Alors, qu’est-ce qui ne va pas ?"
Au bout d’1/4 d’heure, en général, je sais enfin pourquoi la personne est venue, et on entre dans le vif de la consultation.