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  • Le 16 octobre 2014 à 10h32, par Lucien Farhi En réponse à : Une campagne anti-tabac outrée et qui va à l’encontre du travail de prévention

    Cette prise de position me met mal à l’aise. Cette campagne est maladroite : images critiquables, sensationnalisme, etc. Sur tous ces points je suis d’accord. Mais la critiquer avec une violence comparable, au motif qu’elle ne stigmatise pas à cette occasion tous les maux du capitalisme me parait tout aussi critiquable. Je ne vois pas ce qu’a à faire ici la malnutrition des enfants citée dans ce texte, pourquoi pas alors le pillage de la Sécu par les firmes pharmaceutiques, le travail de nuit ou le brevetage du vivant, puisque tout est dans tout dans le capitalisme ?

    Quant à l’omission des facteurs d’addiction dont relève le tabagisme puisque c’en est bien une, on est plus près du sujet, je le concède. Mais est-ce une raison suffisante pour attaquer de la sorte une campagne de prévention de santé publique ?

  • Le 16 octobre 2014 à 11h59, par Dominique Dupagne En réponse à : Cette campagne est idiote et improductive

    Cette campagne est un gigantesque gâchis. Elle semble dater d’un demi-siècle. La peur, l’angoisse et les messages moralisateurs n’ont jamais été de bons outils contre les addictions.

    Nous sommes en 2014, internet existe depuis 20 ans. C’était l’occasion d’inscrire la lutte anti-tabac dans la modernité en utilisant des outils de communication efficaces et en provoquant un engagement générale de la population.

    C’est l’image du tabac qu’il faut briser. Pour cela, il aurait fallu lancer des concours richement dotés pour récompenser les meilleures vidéos réalisées par des scolaires ou des candidats vidéastes.

    Je parle de concours avec des prix atteignant en cumulé plusieurs millions d’euros (le tabac c’est 14 milliards de recettes fiscales). A ce prix, l’engagement du public aurait été majeur, avec un impact phénoménal autant par la qualité des supports que par les votes du public mobilisé autour des différents candidats. Les vidéos auraient été vues des millions de fois alors que celles-ci ne dépasseront pas 200.000 vues sur Youtube.

    Au lieu de cela, on nous ressort du "manger-bouger.fr" c’est pathétique, c’est vieux, c’est moralisateur, c’est un désastre. L’INPES comme d’habitude gaspille l’argent public dans des actions sans intérêt.

  • Le 17 octobre 2014 à 04h34, par Anaïs Tasie En réponse à : et le huitième jour ?

    si une personne meurt du tabac toutes les 7 minutes...
    et si une femme est violée toutes les 7minutes...
    peut-être y a-t-il aussi un tremblement de terre quelque part toutes les 7 minutes ?
    je sais que le chiffre sept est bibliquement suggestif, mais quand même, je n’y retrouve pas mes petits...
    d’où le même malaise, blaise
    après, savoir si faire peur (je n’ai pas eu envie de regarder, ça me dépite) et/ou jouer du misérabilisme fonctionne pour convaincre...?
    je crois que cela a été prouvé (mais il faudrait rechercher les études) que cela ne marche quasiment jamais
    il y avait une pub anglaise pour la ceinture de sécurité qui montrait une femme tuée par son fils ado projeté contre elle depuis la place arrière, plus que suggestive
    je la garde en mémoire, comme un cauchemar, mais je ne crois pas que cela m’ait convaincue, plus que le bon sens, de l’utilité de mettre la ceinture de sécurité en voiture
    bon, mais cessons de tout comparer et tout mélanger, des fois c’est complètement raté, et quand c’est culpabilisant en plus ça énerve
    parce que c’est pas comme ça qu’on a envie de se faire comprendre ou d’aider les gens
    dans le domaine de l’addiction c’est compliqué car il s’agit aussi de liberté individuelle, puisque les gens sont a priori sur-informés sur les risques
    cela dit j’avais lu que les patients attendent du médecin qu’ils leur en parlent, alors que les médecins pensent que c’est du domaine privé et intrusif d’en parler
    et on disait aussi que quand un médecin dit de façon neutre à un patient que s’il a envie d’arrêter de fumer, il peut en parler, au bout d’un an 7% (encore sept !) arrêtent vraiment
    et toc on y est revenu, tout se passe en sept jours et le huitième ? on se repose

  • Le 18 octobre 2014 à 11h10, par Pierre Frouard En réponse à : Interdire totalement le tabac ?

    Je viens de lire "Golden holocaust" de Robert Proctor, une étude historique très solide sur l’industrie du tabac basée sur les millions de pages de documents ouvertes au public suite à des procès impliquant des industriels du tabac aux USA : c’est passionnant.
    Il explique très bien comment ce qui aujourd’hui nous paraît "normal" a été, en fait, complètement fabriqué par les industriels via les médias, le cinéma, le sport, etc. : de la poche-cigarette de nos chemises à l’allume-cigare de nos voitures, rien n’est laissé au hasard. Surtout, il montre que l’État est devenu totalement dépendant au tabac.
    Il propose finalement une mesure simple et extrêmement efficace pour endiguer cette pandémie : interdire totalement le tabac. Selon lui, on ne risque en aucun cas une situation de révolte (type "prohibition" de l’alcool des années 1920 aux USA) car contrairement à l’alcool, les fumeurs n’aiment pas fumer dans leur grande majorité.

  • Le 19 octobre 2014 à 17h44, par Martine Lalande En réponse à : Interdire totalement le tabac ? Plutôt légaliser toutes les drogues

    Bizarre cette idée d’interdire le tabac, à l’heure où l’on pense -ceux qui se penchent sur la question et déplorent les méfaits de la prohibition- qu’il serait bon de se dépêcher de légaliser le cannabis, pour vider les prisons de tous ceux qui y sont pour petit trafic ou usage, pour sortir du cycle infernal : trafic comme moyen d’alimentation puis de subsistance, et pour couper l’herbe sous le pied des mafias tout en reconnaissant l’économie du Maroc ou de l’Afghanistan.

    Certains états américains ont commencé à dépénaliser le cannabis (en Californie), l’Uruguay vient de le faire aussi, et sans dommage. Déjà en Europe, l’Espagne et le Portugal dépénalisent l’usage, ce qui leur permet de combattre beaucoup plus efficacement la criminalité, et des coopératives se mettent en place dans ces pays pour la production contrôlée de la marijuana par les usagers.

    La France, comme toujours prohibitionniste et retardataire, peine à ouvrir une salle d’injection alors qu’il en existe sept dans l’agglomération de Francfort et plus de 30 en Allemagne.

    Si vous lisez la revue Vacarme(1) , dont on parle dans la revue Pratiques avec son numéro 58 sur les drogues, vous verrez -à la page 70- que certains ont théorisé la sortie de la dépénalisation, et que c’est plutôt libérateur et enthousiasmant.

    Que ceux qui veulent modifier leur conscience avec des produits soient accompagnés pour le faire, sans risquer de mourir, de se retrouver en prison ou de contracter des maladies graves.
    C’est aussi vrai pour le tabac, les enjeux économiques de l’Etat et des intermédiaires doivent être envisagés séparément des enjeux de liberté pour les consommateurs, il me semble.

    (1) Vacarme numéro 57, automne 2011 : "Drogues, on légalise" (http://www.vacarme.org/rubrique370.html)

    Voici la note de lecture parue dans Pratiques :

    Vacarme légalise toutes les drogues

    Lisez-vous Vacarme ? « Revue trimestrielle qui mène
    depuis 1997 une réflexion à la croisée de l’engagement
    politique, de l’expérimentation artistique et de la
    recherche scientifique », cette publication, indépendante
    comme Pratiques, interroge les problèmes de société. Et
    publie régulièrement des articles sur la question des
    drogues. Dans le numéro d’automne 2011, en avance sur
    tout changement politique, l’équipe de rédaction écrit à
    dix-huit mains (neuf rédacteurs : enseignants, historiens,
    sociologues, philosophes ethnologues et citoyens) un
    article intitulé : « Drogues : on légalise ». Analysant le
    « problème des drogues », qui « est loin d’être le seul problème
    des drogués », ils exposent six raisons de légaliser.
    Ces raisons sont : choisir la vie contre la morale, protéger
    nos enfants, cesser d’alimenter la bête, reconvertir l’argent
    de la répression, réduire les inégalités, et le principe
    d’Allen Carr selon lequel il n’est possible de comprendre
    les mécanismes délétères d’une dépendance que si l’on
    a eu la liberté de l’expérimenter (idée émise à propos du
    tabac). Puis ils traitent quatre chantiers pour la légalisation.
    A quelle échelle ? Mondiale, évidemment, mais il faut
    commencer à l’échelle de pays. Quels revenus dans les
    quartiers ? Reconvertir les petits trafiquants, faire investir
    les gros dans des activités licites. Quel marché ? Définir
    des lieux de vente, des prix, un mode de production, des
    taxes et des critères de qualité. Quelle loi ? Consommer
    en respectant la sécurité et le respect d’autrui, définir des
    obligations pour les producteurs et les distributeurs, et un
    âge minimum pour la consommation, la légalisation permettant
    d’établir un dialogue ouvert entre les mineurs et
    tous les adultes référents, pas seulement les policiers ou
    les juges… Sans prétendre avoir toutes les solutions, ils
    proposent d’ouvrir largement le débat démocratique sur
    ces questions, en réapprenant « à moduler ses arguments,
    c’est-à-dire à faire de la politique ». Sur le sujet, il
    est plus que temps.

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