Ghulam a 37 ans, il est pakistanais.
Il travaillait comme policier dans les renseignements. « Like the CIA » m’explique-t-il dans son anglais sommaire). Il avait déjà reçu une balle… Cette plaie reçue en 2005 s’était compliquée par une infection qui avait nécessité une intervention (…)
Vos commentaires
# Le 6 octobre 2013 à 11h28, par Martine Lalande En réponse à : Où le Docteur S. témoigne de ses difficultés dans le champ de la santé des migrants
Merci au médecin de quartier de présenter toutes les angoisses que nous procurent le suivi délicat des demandeurs d’asile déboutés. Non seulement l’asile aurait été utile pour ce patient, car le danger est réel pour lui s’il retourne dans son pays, mais en plus il risque de ne pas avoir accès aux soins si son hépatite virale active se met à s’aggraver. Les traitements de cette maladie existent certainement au Pakistan, qui est par certains aspects un pays très développé, mais on peut imaginer qu’il n’aura jamais les moyens de payer la facture, élevée, des antiviraux dont il aura besoin. De plus, le traitement est délicat et retentit sur le moral, qui chez lui n’est déjà pas tellement au beau fixe. Sans compter les relations qu’il a du nouer ici, et qu’il devrait quitter s’il était expulsé.
Je me souviens avoir eu un patient identique, que j’ai complètement perdu de vue, il avait été traité pour une hépatite C active, et était en rémission, mais ayant perdu son travail, il avait été expulsé de son logement, avait vécu un moment dans sa voiture, puis était retourné au pays où sa femme état très gravement malade (d’une hépatite...). Je n’ai plus eu de nouvelles. Et lui, il avait des papiers (au moins au départ, j’imagine qu’il n’en a plus car cela fait déjà plusieurs années). Quelle tristesse !
Cela dit, puisque ton patient est encore là et qu’il a une pathologie (l’hépatite C) que les médecins de l’ARS prennent en compte pour la nécessité du traitement en France quand il ne peut pas être obtenu dans le pays d’origine, il faut évidemment tenter le coup et l’aider à constituer son dossier, éventuellement contacter des associations qui en ont l’habitude. A cet effet, nous avons créé un "dossier du professionnel" pour mettre à disposition des lecteurs de ce site les documents élaborés par des associations hypercompétentes dans le domaine de l’accès aux soins des étrangers : l’ODSE et le COMEDE. A vous de les découvrir et de vous en inspirer, pour aider vos patients étrangers. Merci, ô médecin de quartier.