Colloque santé : L’industrie du médicament contre la santé publique
4 ET 5 JUIN 2010 - PARIS - COLLOQUE ORGANISÉ PAR MÉMOIRE DES LUTTES ET L’UNION DES FAMILLES LAÏQUES
Maison de l’Amérique latine
217, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris
Métro : Solférino (ligne 12)
Programme et inscription : http://ufal.info/blogs/santeinternationale/programme-du-colloque
Le récent scandale du vaccin contre le virus H1N1 a mis en lumière l’imbrication étroite entre les lobbies de l’industrie pharmaceutique, les gouvernements et une institution qui devrait être a priori au service de l’humanité et non des laboratoires : l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le mécanisme mis en œuvre est aujourd’hui connu : campagne de presse à l’échelle mondiale pour alerter sur l’apparition de la grippe A ; mise en place dans beaucoup de pays, et notamment en France, de plans de lutte contre la pandémie avec achat d’énormes quantités de vaccins et de produits accessoires ; médiatisation exceptionnelle, alors qu’il s’avère rapidement que la grippe fait nettement moins de victimes que les grippes saisonnières habituelles.
Les laboratoires et leurs relais dans diverses instances et commissions n’en ont cure : certains d’entre eux avaient déposé des demandes de brevets pour le vaccin contre le virus H1N1 dès… 2007 ; aux États-Unis ils ont bataillé ferme pour obtenir l’immunité judiciaire en cas de poursuites ; à l’OMS, ils ont obtenu rapidement, et contre toute évidence scientifique, des communiqués alarmistes sur le développement de la pandémie.
L’intrusion des intérêts marchands dans la santé publique n’est pas nouvelle. Par ses dimensions, le marché de la santé suscite en effet les convoitises : 3 000 milliards de dollars par an, et près de 10% du PIB mondial. Si l’ONU considère la santé comme un bien public mondial, le médicament est aussi une industrie, et, qui plus est, une industrie à capitaux privés.
Cette industrie a une réputation sulfureuse. Se prévalant des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et notamment de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC), elle a, dans le passé, tenté d’empêcher par tous les moyens, et avec le soutien de gouvernements comme celui des États-Unis, la production d’antiviraux génériques dans les pays en développe¬ment. Il a fallu une campagne mondiale de grande ampleur pour la faire reculer. Aujourd’hui, elle mène un intense travail de lobbying pour que l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACACou ACTA en anglais), en cours de discussion, considère comme contrefait tout médicament produit hors du système totalement injuste des brevets.
Ce colloque se propose d’éclairer les rapports entre industrie du médicament et politiques de santé publique, au niveau national comme au plan inter¬national. Il s’agira aussi de tracer des pistes pour libérer la santé et les systèmes de Sécurité sociale de l’emprise des lobbies et de la logique du marché. Un marché d’ailleurs faussement concurrentiel dans ce cas précis, car régi par une réglementation qui, par le biais des brevets, est entièrement en faveur des laboratoires des puissances économiques dominantes.
Union des FAmilles Laïques - 27 rue de la Réunion, 75020 PARIS - 01 46 27 09 25 - www.ufal.org