Un projet de loi « relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet
de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » a été déposé à
l’Assemblée Nationale le 5 mai dernier. Il s’inscrit dans la logique des
politiques de la peur et porte sur le domaine de la loi qui régit les soins
obligés et les placements involontaires en psychiatrie.
Ce projet instaure, en particulier, une garde à vue psychiatrique de 72h et
des soins sans consentement extensifs de l’hôpital au domicile sous gestion
et contrôle du Préfet.
Il crée une logique de gestion des risques basée sur la dangerosité du
« malade mental », objet de soins à perpétuité.
Il crée aussi un fichier national des malades mentaux qui s’ajouterait aux
trop nombreux déjà existants.
En conséquence, l’appel contre les soins sécuritaires Mais c’est un
Homme se veut une plateforme de rassemblement pour défendre une
certaine représentation de la folie et de la psychiatrie, opposée
radicalement à ce qui est affirmé aujourd’hui.
Il nous faut nécessairement agir ensemble —professionnels, familles,
usagers, citoyens— pour changer la donne.
La première alternative c’est de couper le lien récurrent entre maladie
mentale et dangerosité.
C’est ensuite affirmer sans équivoque que les soins sans consentement ne
peuvent être dispensés que dans un lieu de soins, qu’à titre exceptionnel, et
impérieusement pour une durée limitée. Ils impliquent une obligation de
soigner pour le service de psychiatrie publique assortie de moyens que
l’État doit garantir.
Par ailleurs, une obligation de soin ne peut s’appliquer qu’avec
l’autorisation et sous le contrôle d’un juge judiciaire disposant d’un
pouvoir d’investigation et d’élargissement, et donc s’inscrire dans le droit
civil.
C’est aussi affirmer que soigner en psychiatrie ne signifie pas enfermement
ni traitements contraints. Des décennies de psychiatrie contemporaine
illustrent qu’il existe une éthique et des pratiques qui montrent que l’on
peut accueillir et soigner la folie autrement pour peu que l’on en ait la
culture et les moyens.
Face à un projet de société qui catégorise, trie, désigne, élimine, détruit,
nous opposons, outre le dispositif d’accès aux soins, la nécessité d’un
dispositif légal reposant sur le respect des Droits de l’Homme, qui implique
le droit à être soigné librement dans son environnement et dans le respect
de sa singularité.
VENEZ NOMBREUX ENTENDRE pourquoi —élus, professionnels
de la psychiatrie, usagers, défenseurs des droits de l’homme—
nous nous engageons dans ce combat.
VENEZ NOMBREUX PARLER, DÉBATTRE, PRENDRE POSITION.
mardi 9 novembre 2010 de 17 heures à 21 heures
Lieu : Espace Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan, 75002 Paris – Métro : Sentier