« Être là, la moindre des choses »
Après des journées 2020 qui se sont dérobées à nous, c’est la question « être là » que nous avons voulu maintenir au premier plan cette année, et ce avec d’autant plus de nécessité que nos entours se sont détériorés, et que nos intériorités sont malmenées. (...)

Rencontre de Saint-Alban 2021


Après des journées 2020 qui se sont dérobées à nous, c’est la question « être là » que nous avons voulu maintenir au premier plan cette année, et ce avec d’autant plus de nécessité que nos entours se sont détériorés, et que nos intériorités sont malmenées.
Dans le travail de soin et d’accompagnement, il a toujours été difficile de faire reconnaître cette part du travail qui échappe à la prescription, parce qu’elle constitue la part invisible du soin, ′′la moindre des choses′′, comme aurait dit Oury, posant la question ′′combien vaut un sourire ?′′ Cette part est la sous-jacence sans laquelle rien d’humain n’est vraiment présent dans ce qu’on fait avec l’autre. Moindre des choses, petits riens du soin écrasés par la violence bureaucratique et scientiste, et à nourrir pourtant sans cesse de ce qui nous est le plus intime.
Alors, « Qu’est-ce que je fous là ? ». Cette question à entrées multiples est inaugurale, fondatrice, et chacun, chacune, l’a sans doute rencontrée et traversée à sa manière à un moment ou à un autre de son travail. Elle se pose de façon aiguë en ces temps de crise, temps où la peur de l’effondrement (Winnicott) est palpable, et les résonances de vécu de la fin du monde (Tosquelles) se rappellent à nous. Si l’on pense sérieusement, concrètement, à ce vécu de fin du monde, alors « être là », c’est à la fois affirmer l’existence du monde autour de nous et notre appartenance commune à ce monde-là. Cette ′′commune présence′′ (René Char), c’est ce que le patient a perdu, et c’est ce à quoi nous devons le raccrocher par notre capacité à être présent, à être là où ça se passe. Comment construire cette présence au monde lorsque notre propre monde perd ses contours ?
Si l’« être-là » est pensé comme présence, alors pour les soignants et les accompagnants, « être là », c’est assurer ce fond paysagé duquel se dégage non pas quelqu’un en particulier, mais le mouvement même d’apparaître de l’« être là », l’advenir en lui-même. La montée des attitudes défensives et surmoïques de nombreux soignants à l’égard des patients va avec l’intensification de l’enfermement, des hospitalisations sous contrainte, de la contention. Comment pouvons-nous continuer à être là lorsque les conditions minimales ne sont pas réunies pour pouvoir affirmer dans la plus grande simplicité notre appartenance commune à une humanité fragile dont la protection ne va pas de soi ?
Nous ne savons pas comment nos rapports, nos liens sont et seront transformés par la crise actuelle, mais plus que jamais la question vitale se pose : « être là ». Il y a donc à créer et à construire ensemble.

« Qu’est-ce que je fous là ? »
Après plus de 50 ans de pratique auprès des patients et alors que le sens de son engagement ne semblait plus à démontrer, Jean Oury se posait encore cette question : « Qu’est-ce que je fous là ? »
Pourquoi ? Et si être là, seulement là, ne suffisait pas, n’allait pas de soi ?

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« Être là, s’y tenir »
« … Vous qui soignez la maladie, vous soignez aussi l’homme… » nous dit H. Maldiney ; soigner nous appelle à
« Être là, s’y tenir »
S’y tenir en résistant. Résister à tous les vents mauvais de la politique néo-libérale, résister à l’écrasant capitalisme, résister aux courants dangereux de l’économie, de la finance et de la gestion comptable du travail.

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« Être là enfermés »
Alors que les recommandations de la HAS et d’Adeline Hazan (ex-contrôleur des lieux de privation de liberté) sont claires et caractérisent isolement et contention comme des pratiques de dernier recours, leur augmentation sont extrêmement inquiétantes, liées à celle des placements sous contrainte qui semblent être devenus la norme pour avoir un lit en psychiatrie. Et il est de plus en plus courant qu’un patient entré sous contrainte soit placé en isolement même si son état clinique ne le nécessite pas : l’administratif prend ainsi le pas sur le regard soignant.

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« Être là, ensemble »
Dans la psychothérapie institutionnelle, le collectif assure une fonction thérapeutique dès lors qu’il permet les constellations transférentielles, dès lors qu’il permet de passer de l’hétéroclite à l’hétérogène, dès lors qu’il mise sur le potentiel soignant des patients, dès lors qu’il s’appuie sur les circulations entre instances distinctes : club, ateliers, vie quotidienne, cité et en cela soigne les liens.

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– Espace librairie
– Exposition des travaux en résidence : création poétique et ses Æncrages
– Expositions, théâtre, danse…

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  1. Vendredi 18 juin

– 8 h 15 : Buffet d’accueil
– 8 h 45 : Allocutions d’ouverture
– 9 h 15 : Introduction aux travaux
« Être là » avec Pierre Delion et Emmanuel Venet Discussion avec l’ensemble des participants
– 12 heures : Pause déjeuner

– 14 heures à 17 heures : Ateliers, puis place au forum
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  1. Samedi 19 juin

– 9 heures à 11 h 30 : poursuite des ateliers
– 11 h 30 à 13 h 30 : pause déjeuner
– 13 h 30 : Agora
« Être là »
Présence de Roger Gentis « Rencontre-débat avec le collectif Gaetano Benedetti ».


lundi 19 avril 2021

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