Que reste-t-il de l’art dans la médecine ?
Il fut un temps où la médecine se définissait comme un art. Que peut-on en dire aujourd’hui ? Où l’art se cache-t-il encore dans la pratique de la médecine et du soin, question hautement subversive en ces temps d’objectivation et de rationalisation insensées ? Ce ne sont pas les tenants de la « science » pure et dure qui nous le diront, car ils ne supportent pas la moindre manifestation d’incertitude, pourtant monnaie courante dans le domaine du soin. Ce sont souvent les mêmes qui disqualifient les symptômes qui n’entrent pas dans leur connaissance d’une pathologie qui les confrontent à leur insuffisance, voire à leur incompétence face à la complexité de la souffrance. L’évocation des justifications chronophages ne suffit pas à excuser une posture qui laisse l’humain sur le carreau de ses symptômes.
Nous avons décidé de débusquer l’art de soigner, là où il se cache encore, dans les méandres de nos esprits rebelles, dans la créativité nécessaire à l’humain pour ne pas mourir, voire pour donner sens à sa vie.
Cette noble idée, même si on a l’impression qu’elle s’est évanouie, dissoute dans les vagues déferlantes du néolibéralisme et de son idéologie, persiste cependant dans bien des conceptions d’une approche du soin qui s’adresse à des personnes et non uniquement à leurs difficultés. Elle s’est particulièrement illustrée lors de l’épisode de la covid à la faveur de la défection et l’inefficience des commanditaires des « normes » et autres protocoles qui régissent le soin et dissolvent la responsabilité des acteurs. En récupérant leur capacité d’agir dans un contexte de crise inédit, les équipes se sont remises à fonctionner avec toute l’inventivité dont l’humain est capable lorsqu’il est confronté à l’inattendu.
Les « artistes », pour qui soigner s’apparente à se laisser toucher, à se donner la possibilité d’écouter tout en mettant en œuvre ce qu’ils ont appris sans pour autant négliger les éléments tangibles de la souffrance de l’autre, résistent à la vague scientiste. Ils ne se laissent pas abuser par la tentation d’en découdre avec la maladie en oubliant que le malade est partie prenante de sa vie, et que tout doit se jouer avec lui et non autour ou au-dessus de lui.
Cette question a fait l’objet du n° 100 de la revue Pratiques.
Programme
9 h Accueil
9 h 15 introduction
9 h 30 - 9 h 45 L’art des corps affectés en psychiatrie
Mathieu Bellahsen, psychiatre de secteur associatif
Puis discussion avec les participants jusqu’à 11 h
11 h -11 h 15 Pause
11 h 15 – 11 h 30 La maladie comme épreuve normative
Philippe Barrier, auteur/réalisateur
Puis discussion avec les participants jusqu’à 12h 45
Pause repas sur place
14 h - 14 h 15 La médecine comme un des beaux-arts ?
Stéphane Magarelli, professionnel de l’éducation spécialisée, chargé d’enseignement pour l’IRTS de Paris et philosophe sauvage.
Puis discussion avec les participants jusqu’à 15h 30
15 h 30- 15 h 45 Pause
15 h 45 - 17 h Discussion générale, avec l’ensemble des intervenants, la rédaction de Pratiques et les participants
Lieu de la journée :
Locaux de Prescrire
68-70 boulevard Richard Lenoir
75011 Paris
téléphone sur place (pour la journée uniquement) : 06 87 03 05 95
Pré-inscription :
Pour des raison d’organisation, et notamment la pause repas sur place, nous vous remercions de nous prévenir par simple message de votre présence : revuepratiques@free.fr
Entrée libre mais participation aux frais, notamment de bouche, à la discrétion des présents.