Entre nécessité de survie et passion…

Quand l’engagement englobe le faire et le penser… De l’encadrement soignant d’une équipe de nuit à la notion de praticien-chercheur.

Entretien avec Anne Perraut Soliveres,
cadre supérieur infirmier, praticien-chercheure

Pratiques : Comment en es-tu arrivée à travailler dans le soin ?

Anne Perraut Soliveres : J’y suis entrée « par défaut » ! En fait, je n’avais aucune perspective, je n’ai pas fait d’études secondaires parce que ce n’était pas dans les habitus de ma famille ni de mon milieu. Je suis restée deux ans dans une école ménagère agricole à végéter, ce qui était pour moi « la honte absolue ». Une de mes camarades avait décidé de préparer l’école d’infirmière et je lui ai emboîté le pas. J’ai été « jeune fille au pair » et j’ai préparé le concours par correspondance en expérimentant la domesticité dans un château. Durant toutes mes études, j’ai craint qu’on s’aperçoive que je n’avais pas « la vocation » !

Et la découverte du métier ?

Cela m’a demandé beaucoup d’efforts parce que j’étais très timorée et plutôt dégoûtée. J’avais du mal avec les humeurs, les odeurs, la pudeur, la proximité des corps… mais j’ai serré les dents et j’ai continué.
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mercredi 14 décembre 2022