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Pratiques N°103 Quelle santé pour tous ?

La santé est un sujet complexe, le plus souvent évoquée comme absence de maladie et soumise à des statistiques, des chiffres, une idéologie trop souvent éloignée des valeurs des gens et de leur ressenti. Si la définition de l’OMS parle « d’un état de complet bien-être physique et psychique », il paraît difficile d’y parvenir sans réhabiliter le singulier, non comme une fin en soi, mais en harmonie avec le collectif qui l’entoure. Or, que l’on prenne cette définition sur le plan individuel ou sociétal, il est clair que nous nous en éloignons dangereusement. La réalité montre que toutes les politiques sont à la manœuvre pour casser les collectifs de travail, la solidarité est sans cesse instrumentalisée pour culpabiliser, au lieu d’être encouragée comme une valeur essentielle, l’accès aux soins est conditionné à toutes les inégalités sociales et territoriales. Que fait la santé publique pour assurer sa mission ?
Pendant l’épisode Covid, nous avons été confrontés à une expression de la santé publique qui relevait surtout d’une police sanitaire et ne tenait aucun compte de la réalité des personnes. Les plus vulnérables ont été sacrifiés, les patients atteints d’autres pathologies ont été priés de rester chez eux sans que soient anticipés les risques d’aggravation qui n’ont pas manqué de se produire.
Les affirmations sans fondements, le scientisme coupable qui a sapé la confiance de milliers de gens dans la science, voire fabriqué des antivax, est à mettre au débit de cette santé publique qui n’a de santé que le nom. Il semble plus urgent de réhabiliter et travailler l’articulation complexe entre la santé de chacun et celle du collectif.
La santé ne saurait se réduire à une vision objectiviste puisqu’elle s’appuie sur des réalités anthropologiques, sociétales, environnementales et donc politiques qui la déterminent. Il est par conséquent impensable de la laisser aux seules mains de politiciens, décideurs, et autres statisticiens qui imposent leurs représentations et modèles, sans curiosité des conséquences de leurs décisions, sans empathie avec les personnes, leur singularité, leur libre arbitre…
Les sciences humaines pourraient-elles ramener de la raison dans l’établissement de politiques qui encouragent les personnes au lieu de les contraindre ? Comment travailler l’irréductible tension entre individuel et collectif ? Comment permettre aux personnes de définir les conditions de santé qui correspondent à leurs propres choix de vie ? Comment rétablir un rapport à la santé qui ne soit pas vécu comme une atteinte à la liberté individuelle tout en soutenant les bienfaits et avantages d’une société basée sur la solidarité ?

ISBN : 978-2-492952-02-9

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