L’actualité tragique du moment nous incite à reproduire ce blog de notre collaboratrice, Anne Perraut Soliveres. Comme elle, nous nous inclinons devant la douleur des familles. Mais comme elle, nous posons la question : où se cachent les vrais coupables, n’ayons pas peur des mots, les criminels ?
Cahiers de la médecine utopique
Des citoyens, soignants, chercheurs, patients, s’interrogent sur le soin et la santé dans toutes ses composantes : conditions de vie, de travail, environnement et défendent une politique de santé qui permette à tous l’accès à des soins de qualité.
Vos commentaires
# Le 25 mars 2009 à 21h35 En réponse à : que peut-on faire
Bonjour
Votre discours me rassure, je ne suis donc pas seule, je pense comme vous.Combien sommes nous et pourquoi ne pas se manifester, attend t-on le burning-out. Tout ce silence, cette hypocrisie, cette compétition,ça me tue. Je ne pense qu’a une chose : partir de l’hopital.
# Le 8 janvier 2010 à 19h35, par elise En réponse à : Après la mortelle erreur d’une infirmière
Je suis jeune infirmière (5 ans d’expériences) et je lis votre article avec beaucoup d’attention.
Je travaille en tant que roulante en CDD.
Hier, la cadre du service où je travaille depuis 15j m’a prise à part et m’a annoncée que j’avais fait une grave erreur, moi aussi. J’ai mal administré du potassium à un patient, je lui ai mis 10 x moins que ce qui été prescrit. (Heureusement dans ce sens là, ça n’a eu aucune répercussion !)
Cette erreur a été commise alors que j’étais assaillie de choses à faire et après une matinée très difficile : urgence vitale pour une autre patiente, multiples intervenants demandant "x" examens, étudiante infirmière à former, etc...
La cadre qui me l’a dit m’a assuré qu’elle ne ferait pas de rapport. Rapport qui signerait sûrement la fin de ma carrière dans cet hôpital et même de ma carrière ! Je l’en remercie d’ailleurs de sa bienveillance.
Mais, je suis tellement mal, malade physiquement (nausées, maux de ventre, perte d’appétit,...) :
"Jamais je n’aurais pensé être capable d’une telle erreur, jamais."
Je ne veux pas me justifier mais :
En tant que roulante (poste non souhaité) , je me sens arrachée régulièrement des espaces, des habitudes et des équipes que je connais. Cet arrachement génère tellement d’inconfort que ma logique et mes autonomatismes s’évanouissent pour un "no man’s land" !!!
Mais maintenant... comment reprendre le travail...