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Boomerang

, par Docteur S.

La réponse qui est apparue sur le Blog du Dr S, trois jours après ma première livraison, m’a fait l’effet d’une douche froide. Je m’attendais à pas grand-chose, peut-être des condoléances, de la compassion voir un silence qui me renverrait à mes certitudes… Ce que je raconte n’intéresserait pas (…)

Vos commentaires

  • Le 22 mai 2013 à 20h05, par Martine Lalande En réponse à : C’est qui qui s’en occupe ?

    Eh oui les anticoagulants c’est vraiment dangereux. On les donne pour sauver les gens des caillots qui pourraient aller se balader dans la tête, mais parfois ça les fait mourir. Cela me rappelle une gentille patiente, âgée (plus de 70 ans) qui vivait tant bien que mal avec plusieurs valves et un coeur très défaillant. Elle avait souvent les pieds qui gonflent et ajustait son traitement par téléphone avec son cardiologue, qui la connaissait très bien et était super disponible pour elle. Elle venait me voir pour d’autres choses, vraiment pas très souvent (peut-être deux fois par an) et me racontait ses péripéties de coeur (avec son cardiologue) et de coeur (avec son amant). Mais comme le labo savait que j’étais son médecin traitant, il m’envoyait ses examens de sang et, régulièrement je paniquais parce que c’était très élevé (l’INR). Je savais qu’elle risquait de saigner, j’essayais de la joindre, je n’y arrivais pas parce qu’elle bougeait beaucoup, je n’avais pas le téléphone de son amant. Et elle réapparaissait au bout du fil, la bouche en coeur (j’imaginais) désarmante et rassurante : "Oh j’ai appelé mon cardiologue on s’est mis d’accord j’ai adapté les doses, vous savez je sais faire, depuis le temps..." C’était toujours comme ça alors j’ai oublié de m’inquiéter, si je n’arrivais pas à l’avoir au téléphone, je me disais qu’elle avait dû avoir le cardiologue ou se débrouiller, elle savait faire, cela faisait tellement longtemps...Et puis un jour j’ai appris par un autre patient qu’elle était morte, on l’avait trouvée chez elle, elle était morte déjà depuis un petit moment, et personne ne savait ce qu’il s’était passé. Il ne m’a pas parlé de l’armoire, mais j’ai regretté de m’en être si mal préoccupée...

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