L’appel des appels vous donne rendez-vous les vendredi 6 septembre après-midi et samedi 7 septembre 2019 toute la journée au théâtre Toursky, à Marseille, pour en débattre.
Appel des appels acte II
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- Comment en sommes-nous arrivés à l’appel des appels ?
Où en sommes-nous ? Que peut-on désirer ?
- Comment en sommes-nous arrivés à l’appel des appels ?
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L’appel des appels vous donne rendez-vous les vendredi 6 septembre après-midi et samedi 7 septembre 2019 toute la journée au théâtre Toursky, à Marseille, pour en débattre.
Le nombre de place est limité, mais vous pouvez encore vous inscrire. Pour garantir votre inscription, envoyez votre demande par mail
Entrée Libre, mais participation au frais possible.
- Attention : deux informations importantes
– Le programme ci-dessous est susceptible de modifications, notamment pour inclure la participation d’un représentant de la FSU sur la marchandisation de l’école. Nous vous tiendrons au courant dans la prochaine newsletter.
– Enfin, un film a été réalisé sur la journée du 31 janvier 2019 à Paris, il y a 10 ans : Acter par la parole le malaise contemporain : Culture, Éducation, Santé, Justice, Journalisme…. Vous pouvez visionner le Teaser de ce film grâce au lien suivant : https://vimeo.com/345928422 (mot de passe : 104)
Décembre 2008.
À l’initiative de deux psychanalystes, Roland Gori et Stefan Chedri, un Appel des appels, ayant vocation de rassembler tous ceux qui luttaient contre la « casse » de leurs métiers, était lancé. Près de 90 000 « professionnels de l’humain » s’y sont reconnus. Ont suivi des journées de travail, la constitution d’une Association, la construction d’un site, et dès 2009 un premier ouvrage au titre ambitieux : « Pour une insurrection des consciences », coordonné par Roland Gori, Barbara Cassin et Christian Laval, paru aux Éditions des Mille et une nuits. Cet ouvrage réunit des contributions de professionnels du soin, de l’éducation, de la recherche, de l’enseignement, du travail social, de la justice, de la culture et de l’information révoltés par les nouvelles procédures technocratiques et comptables inspirées du néolibéralisme, engagées par les réformes lors de la présidence de Nicolas Sarkozy. Aucune de ces analyses qui alertaient sur la perte de sens des métiers, l’emprise de l’évaluation comptable, la prolétarisation des professionnels et la mise en servitude des citoyens, n’est devenue obsolète. L’ubérisation des métiers, la paupérisation des professionnels et la dégradation des services rendus aux citoyens n’a fait que croître et s’accélérer sous la magistrature d’Emmanuel Macron. Au nom de la productivité et de la rentabilité, on a assisté, par ailleurs, à des vagues de suppressions d’emplois dans l’industrie, jusqu’à des fermetures d’usines aux technologies de pointe (Alsthom), et désormais dans la fonction publique.
Ces processus de transformation des métiers, qui relèvent de la mystique de « l’homme auto-entrepreneur de lui-même », bafouent les valeurs démocratiques et républicaines de fraternité, de solidarité, de liberté partagée et d’égalité désirée. Les termes et les attendus de 2009 restent largement valables, mais leur écho s’est trouvé assourdi par la fin de non-recevoir que leur ont opposé les institutions en place, la durée de cette entreprise sans résultat tangible. La tendance à la résignation et au découragement en a été le prix.
Mais, à ce jour, dans le soin, l’éducation, et le travail social, de nouvelles « insurrections » émergent. Des services d’urgence chantent en chœur « Il y a de la colère dans le cathéter ». Le collectif « Pas de bébés à la consigne » fait face, avec les syndicats, à une menace de réduction de l’encadrement dans les crèches. Dans les EHPAD, pour les personnes très âgées, la maltraitance tend à devenir la norme. La nécessité de prendre soin des vulnérabilités sociales et psychologiques, aux âges les plus sensibles de la vie, est oubliée, déniée, désavouée. Dans l’éducation, la colère monte contre le tri de parcours sup infligé aux étudiants, et contre l’autoritarisme qui tombe sur les professeurs. Des magistrats s’inquiètent de la mansuétude dont bénéficient les violences policières contre des manifestants. La colère gronde dans des professions à statut : les cheminots qui ont un devoir de service public seraient soumis à l’arbitraire du privé. Aux fonctionnaires, on veut imposer un régime de contrat précaire d’entrée et de sortie selon le bon vouloir des hautes administrations.
Les nouvelles technologies et les idéologies scientistes sont mises à contribution pour légitimer ce nouvel ordre politique en naturalisant les inégalités sociales. Là encore, on fait injure au cœur de métier, à commencer par celui des chercheurs et des scientifiques, pour détruire les fondements humanistes des démocraties sociales et républicaines. Ce mouvement de dégradation écologique qui pille la planète autant qu’il menace « l’humanité des humains » est-il inexorable ?
Nous pourrions craindre qu’aujourd’hui les contradictions structurelles des démocraties libérales ne profitent qu’aux pires idéologies autoritaires, xénophobes, nationalistes et préfascistes renaissantes. Pourtant, une « improbabilité infinie » se manifeste : la colère gagne des populations dépourvues de protection et dont la vie est maltraitée par des petits salaires, des contrats esclavagistes, et des fins de mois misérables. Les gilets jaunes en sont devenus l’emblème. Ils ont donné à leur mouvement spontané, aléatoire, évolutif, un caractère d’insurrection qui a remis, selon les mots de l’historien Gérard Noiriel, « la question sociale au centre », donnée dont on n’a pas encore mesuré tous les enjeux, ni évalué toutes les conséquences.
Les « professionnels de l’humain », dont nous sommes, ne peuvent rester indifférents à ces nouvelles formes d’insurrection qui nous rappellent que, si « la liberté requiert la présence d’autrui », selon l’expression d’Hannah Arendt, la conscience est aussi sociale. Peut-on imaginer un appel intitulé : « pour une insurrection de la conscience sociale des professionnels » ?
Ce texte a la modeste prétention de procéder à un bref état des lieux en vue d’une relance de l’Appel des appels pour ses dix ans d’existence. Sa rédaction est personnelle non sans avoir bénéficié de plusieurs échanges collectifs, et d’aperçus de Roland Gori, l’un des fondateurs de 2009.
Pour l’Appel des appels, Charles.
Vendredi 6 septembre 2019
– 14 heures : accueil
– 14 h 30-15 heures : Propos introductif (Richard Martin)
– 15 heures-16 h 30 : 10 ans, quel bilan ? Quelques-uns de ceux qui rejoignent l’Appel des Appels interpellent ceux qui le lancèrent
(avec Roland Gori, Vincent de Gaulejac, Catherine Caleca, Michel Chauvière, Thomas Schauder, Vincent Berthou, le Comité ADA 13. Débat animé par Claude Schauder)
– 16 h 30 : Pause
– 17 heures-18 h 30 : Conférence gesticulée (Laurent Rigaud, Comité ADA 13)
– 18 h 30-19 heures Respiration poétique, la poésie comme expérience de créativité (Myriam Eck)
– 20 h 30 : Projection du film Réparer l’injustice
(avec la participation de Robert Gelli, magistrat, Directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la justice, avec Christiane Taubira (2014-2017) et Magalie Besse, Docteure en droit et directrice de l’Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie.)
Samedi 7 septembre 2019
– 10 h 00-11 h 30 : De nouvelles insurrections ?
débat animé par Charles Silvestre, avec Kevin Vacher, Almasse Said Ali, Philippe Foulquié, et Maryam Ferrara.
– 11 h 30-13 h 00 : Le médico-social et la santé
débat animé par Michel Chauvière, Catherine Caleca, Dominique Terres, Christiane Henry, avec la participation du Comité de l’Appel des Appels 13.
– 14 h 30-16 heures : Société, climat, et nouvelles technologies
débat avec Bruno Chaudret, Roland Gori, Chantal Pacteau, Julien Varaillon Laborie, Catherine Vidal.
– 16 heures pause
– 16 h 30-17 h 30 : Qu’attendre de l’Appel des Appels ?
Agnès Benedetti, Marie-José Del Volgo, Fabrice Leroy, Bernard Organini, Représentant de la FSU (à Préciser), et Nicole Schauder.
– 17 h 30-19 heures : Restitution, Invitation des collectifs, et prospective
Comité ADA13, Françoise Guihard, Laurence Fourtouil et Dominique Terres.
Intervenants :
– Agnès Benedetti, Psychanalyste, superviseur, directrice ACPI.
– Vincent Berthou, Pédopsychiatre, praticien hospitalier HUS, réfèrent médical Maison des Adolescents de Strasbourg,
– Magalie Besse, Docteure en droit et directrice de l’Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie
– Catherine Caleca, psychologue
– Bruno Chaudret, Directeur de recherche (CNRS), membre de l’Académie des sciences
– Michel Chauvière, Directeur de recherche (CNRS)
– Vincent de Gaulejac, sociologue, professeur émérite des universités
– Marie-José Del Volgo, Praticien hospitalier-Maître de conférences honoraire des Universités
– Myriam Eck, poétesse
– Maryam Ferrara, professeur de lettres d’un LEP dans les quartiers nord de Marseille
Philippe Foulquié, fondateur de La Friche de la Belle de mai à Marseille (Pour le comité 13)
– Laurence Fourtouil, rééducatrice de l’éducation nationale (FNAREN)
– Robert Gelli, magistrat, Directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la justice, avec Christiane Taubira (2014-2017)
– Françoise Guihard, rééducatrice de l’Éducation nationale, secrétaire de la FNAREN
– Roland Gori, Psychanalyste, Professeur honoraire des Universités
– Christiane Henry, assistante sociale
– Fabrice Leroy, psychanalyste, maître de conférences des universités
– Richard Martin, Directeur du théâtre Toursky
– Bernard Organini, enseignant dans le travail social (IRTS)
– Chantal Pacteau, directrice de recherche (CNRS)
– Laurent Rigaud, éducateur spécialisé
– Almasse Said Ali, aide-soignante, syndicaliste (EHPAD de Vitrolles)
– Claude Schauder, psychanalyste, ancien professeur associé des Universités
– Nicole Schauder, médecin de santé publique
– Thomas Schauder, professeur de philosophie
– Charles Silvestre, journaliste
– Dominique Terres, psychiatre
– Kevin Vacher, membre du collectif du 5 novembre (créé à la suite du drame en 2018 de la rue d’Aubagne à Marseille)
– Julien Varaillon Laborie, professeur de musique
– Catherine Vidal, neurobiologiste
mardi 23 juillet 2019