Ce communiqué a été cité dans un article d’Anne Jeanblanc, rubrique "A votre santé", LE POINT, paru le 26 juin 2013, au lendemain même de sa diffusion : http://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/ces-trop-chers-medicaments-en-pleine-tempete-26-06-2013-1686077_57.php
Le SMG interpelle la Ministre de la santé dans une lettre ouverte. [1]
Pratiques avait, dès août 2012, alerté ses lecteurs à ce sujet. [2] Mais, comme prévu, impuissance ou pusillanimité, les pouvoirs publics sont restés, depuis, quasiment inertes, se contentant d’une baisse de prix symbolique de ce médicament. D’où la situation actuelle qui fait du Lucentis® (produit par Novartis) le médicament le plus remboursé de France (389 millions d’€ en 2012), avec un taux de croissance annuel de l’ordre de 30%.
Tout ceci dans un contexte où existe un remplaçant potentiel du Lucentis®, l’Avastin® à un prix situé au 1/20 du précédent, mais dont le seul inconvénient est que sa mise en marché se heurte au refus de son producteur, Roche, tenu par des liens financiers à Novartis et même intéressé indirectement aux ventes du Lucentis®.
D’où les huit questions posées par le SMG à la Ministre :
- Les quatre premières mettent en cause la Direction générale de la santé : cette direction a-t-elle correctement rempli son rôle d’information de la Ministre quant au refus déjà ancien de Roche d’étendre les indications thérapeutiques de l’Avastin® ? A-t-elle informé la Ministre des ressorts financiers de ce refus ? Quelles sont les raisons de sa passivité dans cette affaire ? Quels sont les liens d’intérêts entre les experts conseillers de la même direction et les industriels concernés ?
- Les quatre autres questions concernent plus directement lesdits industriels : les éventuels moyens de pression juridiques agités par eux pour faire cesser les tolérances d’usage de l’Avastin® dans les hôpitaux, leurs manœuvres dilatoires concernant de prétendus effets secondaires, les baisses de prix symboliques consenties pour empêcher le traitement au fond de ce monopole, et enfin, à propos justement de monopole et cartel, une dernière question : la France joindra-telle ses efforts à ceux de l’Italie pour mener à bien une enquête sur une éventuelle entente illicite entre Roche et Novartis pour bloquer la mise en marché de l’Avastin® ?
La réponse de la Ministre sur ce dossier est donc attendue avec d’autant plus d’intérêt que les questions posées rejoignent, comme le précise la lettre dans sa conclusion, les engagements du Président de la République à réduire les déficits publics.