vendredi 15 et samedi 16 juin 2012
Le pouvoir nous occupe
Devenu substantif, le verbe pouvoir semble perdre les
possibilités qui l’animent et qu’il désigne, pour aussitôt,
désiré et redouté, devenir objet de passion. Protéiforme, sans
limites, ou semblant toujours sur le point d’excéder le champ
auquel il paraît innocemment se cantonner, il inquiète plus qu’il
n’invite à dépasser ce seuil en deçà duquel nos peurs nous
retiennent. Si l’on sait que le pouvoir traverse nos existences au
plus tendre de leur intimité, opérant à notre insu des partages
qui nous déterminent, il semble demeurer étrangement le fait
de l’Autre, entité indéfinie, insaisissable, pernicieuse, dont nous
serions les victimes. Pouvoir pourtant n’est pas puissance, sinon,
lorsque se convulsant, il ne s’occupe que de lui-même.
Mais ce n’est pas tant sur ce mode que nous vous invitons,
cette année, à traiter du pouvoir car il nous est apparu que
s’intéresser au Pouvoir, était souvent prétexte à ne point
interroger ces infimes glissements qui, au quotidien, infléchissent
et surprennent nos meilleures intentions. De ces infimes
glissements à l’abus de pouvoir jusqu’à la violence, qu’elle
qu’en soit son adresse, cette dérive semble s’autoriser, entre
autres, de la façon dont nous profitons de notre statut, de
ses emblèmes et de ses attributs, pour quelquefois instaurer
des rapports que le soin ne comprend pas. Si, au quotidien,
mille petits fils tissent une toile institutionnelle, quelques abus,
quelques petites perversions suffisent parfois à la déchirer, voire
à la défaire, et justifier ainsi le retour de pratiques asilaires que
l’on croyait pour toujours révolues.
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