Une enquête sur le moral des infirmiers

Les résultats d’une enquête Ipsos sur le moral des infirmiers et leur perception de l’avenir et des réformes seront présentés et commentés au cours du Salon Infirmier.

23e Salon Infirmier les 3-4-5 novembre, Paris Porte de Versailles

Ce sondage a été réalisé auprès de 303 infirmiers, constituant un échantillon représentatif de cette population en termes de sexe, d’âge, de secteur d’activité et de région (méthode des quotas), interrogés par téléphone du 23 au 29 septembre 2010.

- Une profession inquiète, surtout dans le secteur hospitalier public
Lorsqu’ils pensent à leur métier, 60% des infirmiers ressentent de l’inquiétude. C’est le premier sentiment évoqué pour décrire leur état d’esprit actuel et il est particulièrement ressenti par les infirmiers exerçant dans le secteur hospitalier public (64% contre 57% pour ceux travaillant dans le privé et 49% dans le secteur libéral). Leur perception de l’avenir est tout aussi pessimiste : 75% se disent inquiets lorsqu’ils pensent à leur avenir professionnel en tant qu’infirmier.

- … mais toujours très motivée et attachée à ses missions
Près de la moitié des infirmiers (49%) expriment également de la motivation pour qualifier leur état d’esprit actuel. Ils se montrent par ailleurs massivement attachés à leur profession : 81% considèrent que même si leur métier est difficile, il n’est pas question pour eux d’en changer actuellement. Seuls 17% affirment qu’il leur arrive souvent de souhaiter changer de métier et pensent le faire un jour, tandis que les personnes envisageant un changement rapide sont encore plus rares (2%).

- Une situation qui s’est globalement dégradée
Les infirmiers considèrent globalement que leur situation s’est détériorée depuis ces dernières années, notamment en ce qui concerne le niveau de stress (56%), la reconnaissance de leur travail par les pouvoirs publics (55%) et le rythme de travail (51%). Une majorité relative se dégage également pour déplorer une dégradation des conditions de travail (45%). En revanche, les infirmiers se montrent moins négatifs concernant le niveau de rémunération, les perspectives d’évolution dans le métier et la reconnaissance de leur travail par les médecins et les patients : sur tous ces sujets, ils estiment majoritairement que la situation n’a pas changé depuis ces dernières années.

- Certaines réformes concernant leur métier sont approuvées
La reconnaissance du Diplôme d’Etat Infirmier comme diplôme de niveau licence est largement approuvée (87% pensent que c’est une bonne chose), tout comme l’extension des domaines pour lesquels ils pourraient être autorisés à effectuer des prescriptions médicales (70%). Les infirmiers sont en revanche plus réservés concernant la mise en place d’Agences Régionales de Santé (58% pensent que c’est une bonne chose, 21% que c’est une mauvaise chose et 21% ne sont pas capables de se prononcer, sans doute parce qu’ils ne savent pas de quoi il s’agit).

- Le passage de la catégorie B à la catégorie A suscite des réactions plus mitigées
Cette évolution est approuvée globalement par 53% des infirmiers, mais les principaux intéressés sont beaucoup plus partagés (47% des infirmiers exerçant dans le secteur hospitalier public pensent que c’est une bonne chose, 42% sont de l’avis inverse) et quand on leur explique ce que cela implique (revalorisation salariale mais départ en retraite plus tardif) et qu’on leur demande ce qu’ils pensent faire, 45% préfèrent rester en catégorie B, contre 39% qui pensent passer en catégorie A et 16% qui ne savent pas encore. Les plus jeunes se montrent en revanche majoritairement favorables au changement de statut.

- L’âge de départ en retraite fait débat
Les infirmiers sont divisés sur l’âge maximum auquel ils pensent pouvoir exercer dans de bonnes conditions (48% citent un âge inférieur ou égal à 55 ans, 45% un âge supérieur). Ces résultats masquent de fortes disparités selon le secteur d’activité, les personnes exerçant en libéral plaçant majoritairement la barre à 60 ans ou plus, tandis que leurs collègues du secteur hospitalier public jugent largement que l’âge limite pour exercer dans de bonnes conditions est 55 ans ou moins (et ce quel que soit leur choix concernant le changement de statut).

- La création de l’Ordre infirmier est majoritairement rejetée
67% pensent que c’est une mauvaise chose et 81% estiment que le montant de la cotisation (75€) est trop élevé. Mais les réponses sont là encore fortement clivées en fonction du secteur d’activité : les deux tiers des infirmiers libéraux pensent que c’est une bonne chose, alors que
seuls 15% des infirmiers du secteur hospitalier public sont du même avis.

- Toute la profession connaît le Salon Infirmier
95% des personnes interrogées ont entendu parler du Salon Infirmier et 42% l’ont déjà visité, soit régulièrement, soit occasionnellement. Le Salon est jugé convivial (54%), innovant (42%) et indispensable (36%)


Tous les tableaux de résultats et leur analyse sont disponibles sur le site www.ipsos.fr ou surdemande auprès de l’agence OXYGEN.
aureliej@oxygen-rp.com/priscilia@oxygen-rp.com


vendredi 22 octobre 2010

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