La négociation conventionnelle, là où fleurissent les archaïsmes

Les négociations conventionnelles entre les syndicats représentatifs des médecins libéraux et l’assurance Maladie sont dans l’impasse.

Deux syndicats majoritaires chez les médecins spécialistes : la CSMF et le SML, refusent de participer à cette négociation tant que les représentants des jeunes médecins et des étudiants en médecine seront présents dans la délégation des autres syndicats MGF et le BlOC.
Cette attitude est choquante. La participation aux négociation des futurs et jeunes médecins promeut une vision d’avenir. La médecine de demain sera celle des ces professionnels ; il est nécessaire qu’ils participent aux débats qui les concernent.
Seulement, la CSMF et le SML ont une vision de l’avenir qui s’arrête à leurs petits intérêts d’aujourd’hui. Nous sommes bien là dans l’expression d’un syndicalisme archaïque qui explique pour partie la crise de la médecine libérale.
Les petits intérêts des ces « vieux » médecins c’est la défense de leurs droits aux dépassements d’honoraires, c’est la défense d’un mode d’exercice de plus en plus en déphasage avec la réalité d’aujourd’hui. Alors, pour défendre leur passéisme, ils s’opposent à toutes les modifications qui accompagnent les nécessaires transformations du système de soins et refusent de reconnaître, que si tous les médecins libéraux ont le même diplôme, ils ne font pas tous le même métier. Cette différence conduit logiquement à ce que les spécificités d’exercice soient reconnues et fassent l’objet de volets spécifiques de la future convention de la médecine libérale. La CSMF et le SML sont les fossoyeurs de la médecine qu’ils prétendent défendre.

Quant à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, elle est comme toujours au service de la politique du gouvernement. Elle attend donc que celui-ci décide qui il faut soutenir dans cette affaire. Deux logiques s’opposent : celle de la santé publique qui voudrait que le système de l’offre de soins se mette en phase avec les réalités d’aujourd’hui, et les archaïsmes corporatistes qui prédominent car ceux qui les défendent votent majoritairement à droite.

mardi 10 mai 2011, par Didier Ménard

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